L'Union européenne doit agir pour "préserver la crédibilité" de sa politique en matière de droits humains, a affirmé vendredi Amnesty International en réaction aux allégations sur la participation de pays membres de l'UE à des "actes illégaux" menés par la CIA dans le cadre de la stratégie antiterroriste américaine. Si l'UE veut préserver la crédibilité de sa politique en matière de droits humains, elle doit pouvoir "rendre des comptes sur ce qui se passe sur son territoire", a déclaré Dick Oosting, directeur du Bureau européen d'Amnesty International à Bruxelles. Il est essentiel qu'à l'échéance des six mois de la présidence autrichienne de l'UE, les "arrestations arbitraires, les détentions au secret, la torture et les +disparitions+ ne seront pas tolérées", a insisté Amnesty International. Les moyens mis en oeuvre pour la lutte contre le terrorisme et l'immigration clandestine, devenus une priorité dominante pour l'UE, ont fait apparaître de "graves défaillances" en matière de respect des droits humains, indique Amnesty dans des recommandations à la présidence de l'Union. Face à ces "déficiences" intervenues dans le cadre de son action antiterroriste et des refoulements et autres "actions illégales" de ses Etats membres, l'UE n'a fait que "se cacher la tête dans le sable", a commenté Dick Oosting. L'organisation de défense des droits de l'homme a également recommandé à l'UE de renforcer la protection des droits des demandeurs d'asile et des migrants et de contribuer à ce que le Conseil des droits humains des Nations unies devienne opérationnel durant le premier semestre 2006.