La CIA a établi des centres de coopération dans plus de 20 pays depuis les attentats du 11 septembre 2001 pour traquer des terroristes, a rapporté vendredi le Washington Post. Sur la liste des vingt pays figure le Maroc. L'agence de renseignement américaine (CIA) continue à faire parler d'elle. Après la polémique des «avions prisons» qui a provoqué un véritable effet boule-de-neige en Europe, le même scénario vient de se produire ce week-end, mais cette fois-ci autour des centres de détentions secrets que l'agence américaine déploie dans plusieurs pays, notamment des pays de l'Est. Selon le Washington Post, la CIA a ouvert des centres de coopérations en Europe, au Moyen-Orient (Jordanie) et en Asie, et compte même un centre multinational à Paris qui comprend des représentants britanniques, français, allemands, canadiens et australiens. D'après un article, la CIA a établi des centres de coopération dans plus de 20 pays depuis les attentats du 11 septembre 2001 pour traquer des terroristes. Sur la liste du Washington Post, figure aussi le Maroc comme pays collaborateur. Il s'agit, selon le journal, de centres secrets financés essentiellement par la CIA et qui emploient certaines technologies d'espionnage les plus avancées, telles que des instruments de communication sûre, des ordinateurs liés à des banques de données de la CIA. Ces centres ont aussi accès à des interceptions hautement confidentielles ayant été partagées seulement avec les plus proches alliés des Etats-Unis. Chaque jour, les agents de la CIA et leurs homologues étrangers aux centres décident quand et comment arrêter des suspects, si les transférer ou non dans d'autres pays pour interrogation et détention, et comment anéantir le soutien logistique et financier d'Al-Qaïda, affirme le quotidien. Le réseau des centres secrets reflète le noyau dur de la stratégie antiterroriste de la CIA à l'étranger après les attentats terroristes du 11 septembre, à savoir persuader et autoriser des services de sécurité étrangers à l'aider. Un responsable de l'Union devant le Parlement européen a affirmé récemment que l'Union européenne (UE) pourrait imposer des punitions politiques aux pays membres qui auraient abrité des prisons secrètes de la CIA. Lors d'un débat sur les révélations des médias sur les prisons secrètes de la CIA vice-président de la Commission européenne chargé de la justice, des affaires intérieures et de la sécurité, a indiqué que "des faits de ce genre, s'ils devaient s'avérer, constitueraient une violation grave des principes de l'Union européenne", a estimé M.Frattini devant le Parlement européen, lors d'un débat à Strasbourg suscité par les révélations du journal américain. «Il est nécessaire que les Etats membres vérifient la véracité de ces informations journalistiques», a-t-il déclaré, affirmant qu'un nombre significatif d'Etats membres et de pays candidats ont démenti ces faits. Toutefois, selon M.Frattini, la Commission européenne ne peut pas ouvrir une enquête en raison du manque de preuves. Même si les propos de M.Frattini concernant une ouverture d'enquête s'avèrent justes, cela n'atténue pas de la gravité des conséquences de telles révélations. En effet, les enquêtes ou des demandes d'enquête se sont multipliées, en Europe. Plusieurs gouvernements européens sont sommés par leur opposition ou leurs alliés de dire s'ils étaient au courant de l'existence de ces centres. Ce réseau de prisons secrètes aurait été mis sur pied par les services de renseignement américains après les attentats du 11 septembre 2001. Désignées sous l'appellation de « sites noirs » dans les documents internes de la CIA, l'emplacement et l'existence des ces centres de détentions secrets ne seraient connus que de quelques fonctionnaires, agents et chefs d'État des pays concernés. Selon des sources au sein de la CIA, citées par le Washington Post, le gouvernement américain aurait créé ce réseau de prisons secrètes dans d'autres pays puisque ce type de détention est illégal et inconstitutionnel aux États-Unis.