Des saisies de cannabis de plus de 450 tonnes en 2020 et de plus de 1,3 tonne de cocaïne en octobre 2021 L'organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) a publié son rapport au titre de l'année 2021. Le document met en exergue les efforts du Maroc contre le trafic de drogue ainsi que la criminalité transnationale organisée et le blanchiment d'argent. L'OICS rappelle que le Maroc a autorisé la culture du cannabis à des fins médicales et industrielles. «Le projet de loi 13.21, initialement déposé auprès du Parlement en mars 2021, mettra en place un organisme national du cannabis et un cadre réglementaire autorisant la culture du cannabis à des fins d'exportation et d'usage médical local, sous réserve de la réglementation nationale sur les médicaments», indique le rapport. Malgré ces efforts, le document signale que le Maroc reste le premier fournisseur mondial de résine de cannabis. L'Afghanistan arrive en seconde position. Toujours selon le rapport, le Royaume est « le principal pays de provenance de la résine de cannabis qui entre dans l'Union européenne ». L'OICS précise à ce sujet que l'Espagne demeure un point d'entrée majeur pour les drogues acheminées illicitement depuis l'Afrique vers l'Europe, comme en témoignent les saisies de grandes quantités de résine de cannabis réalisées au cours de la période considérée. Parmi les principales opérations de ce type figurent la saisie en mai 2021, sur la côte espagnole, de plus de 7 tonnes de résine de cannabis transportées à bord d'un remorqueur, et la saisie de 15 tonnes de résine de cannabis sur un navire provenant du Maroc, effectuée à l'est de Fuerteventura en juillet 2021. Il est important de noter que l'essentiel du trafic de cannabis, en particulier de résine de cannabis, continue d'avoir lieu en Afrique du Nord, et le Maroc a signalé des saisies s'élevant à plus de 450 tonnes en 2020. Pour ce qui est du trafic de cocaïne, en 2021, le Maroc, l'Afrique du Sud, l'Algérie, la Côte d'Ivoire, la Gambie ont déclaré avoir saisi des quantités records de cocaïne le long des itinéraires de trafic en provenance d'Amérique du Sud. En octobre 2021, les autorités marocaines ont saisi plus de 1,3 tonne de cocaïne dans le port Tanger-Med . «L'Afrique continue d'être utilisée comme région de transit pour le trafic de cocaïne entre l'Amérique du Sud et l'Europe, le trafic se faisant, pour l'essentiel, par l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique du Nord. Plusieurs pays ont déclaré avoir saisi des quantités records de cocaïne au cours du premier semestre 2021», signale l'OICS dans son rapport. Blanchiment d'argent : traitement d'un plus grand nombre d'affaires pénales L'organe international de contrôle des stupéfiants affirme que ces dernières années, le Maroc a progressé dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée et le blanchiment d'argent. Saluant les progrès accomplis par le Maroc, l'OICS cite une nouvelle loi de lutte contre la traite des personnes et le blanchiment d'argent définissant la traite de façon large, de manière à englober quiconque fournit ou reçoit des paiements ou des avantages en rapport avec cette forme de criminalité, et en prévoyant de lourdes peines contre les auteurs d'infractions. Le Maroc a aussi renforcé son système de lutte contre le blanchiment d'argent. «Le pays dispose de lois et de réglementations importantes, y compris de programmes de conformité et de procédures de signalement des opérations suspectes, et les exigences relatives aux personnes politiquement exposées ont été alignées sur les normes internationales en 2019», précise le rapport. En 2019 le Maroc a réalisé une évaluation nationale des risques et mis en place un comité national chargé de coordonner la stratégie du pays en matière de lutte contre le blanchiment d'argent. S'agissant de détection et de répression, il a affecté davantage de ressources aux enquêtes de blanchiment, ce qui s'est traduit par le traitement d'un plus grand nombre d'affaires pénales impliquant des faits de blanchiment d'argent (193 en 2020, contre 30 en 2019). L'OICS signale que le Maroc continue de travailler en étroite collaboration avec ses partenaires internationaux. Le gouvernement a mis en oeuvre les accords multilatéraux applicables tout en prenant l'initiative d'engager des échanges avec des partenaires du secteur privé pour remédier aux failles les plus importantes.