Plusieurs anciens dirigeants du Front islamique de salut (FIS), parti dissous en 1992, "sont rentrés en Algérie, depuis quelques jours", a annoncé le chef du mouvement Al Islah, Abdallah Jaballah. Le chef du mouvement Al Islah, qui a fait campagne en faveur du Oui à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, a affirmé avoir entrepris, ces derniers temps, des contacts intenses avec les anciens cadres du parti dissous et qu'il a pu les convaincre de rentrer au pays, afin de pouvoir tirer profit du dispositif mis en place par la Charte. Abdallah Jaballah, dont les propos sont rapportés jeudi par la presse, aurait entrepris ces démarches, depuis mai dernier. Plusieurs anciens dirigeants du FIS sont rentrés au pays, dont d'anciens membres du Majliss Choura (conseil national du parti), notamment des députés, élus au premier tour des législatives annulées de décembre 1991, indique-t-on auprès du chef du mouvement Al Islah. Certains autres dirigeants du FIS se sont engagés à rentrer au pays, après le référendum. Il est également précisé dans l'entourage de Abdallah Jaballah que les dirigeants rentrés au pays n'avaient pas commis d'actes contraires aux lois du pays, et qu'elles avaient été acculées à l'exil, en raison des dépassements auxquels ils s'exposaient dans le pays. Le chef du mouvement Al Islah demande par ailleurs la remise en liberté de l'ancien numéro deux du FIS, Ali Belhaj, arrêté depuis quelques semaines, à la suite d'une interview à la chaîne qatariote Al Jazira sur l'enlèvement de deux diplomates algériens à Baghdad. Le pardon, prévu dans la Charte, devrait s'appliquer à tous, sans exclusive, y compris les dirigeants du FIS, qui devraient pouvoir jouir de leurs droits civiques entiers et sans aucune restriction, estime d'autre part Abdallah Jaballah.