La droite et la gauche espagnoles se livrent à une polémique sur le rôle de l'immigration dans la croissance de l'économie. Les statistiques montrent que 8,7 % des affiliés à la sécurité sociale sont des étrangers. Le journal El Pais, proche du gouvernement, affirme mercredi qu'avec "un modèle basé sur la construction et le tourisme, qui absorbent beaucoup de main-d'oeuvre, personne ne peut nier aujourd'hui le rôle déterminant de l'immigration (la plus élevée en Europe) dans la forte croissance espagnole durant la dernière décade". Statistiques à l'appui, le journal montre comment l'Espagne est passée, il y a à peine 7 ans (en 1998), d'un taux de natalité des plus bas au monde à des niveaux proches des autres partenaires de l'Union européenne avec 1.590.187 étrangers affiliés à la Sécurité sociale contre seulement 260.000 en 1998. "L'autre face du phénomène, c'est la nécessité d'adapter notre Etat de bien-être à cette augmentation de la population, en incluant les nécessités d'intégration de ces trois millions d'immigrés, dont plusieurs sont venus pour rester", écrit le journal dans un éditorial intitulé "Des immigrés cotisants". Le journal proche des Socialistes va plus loin en défendant le droit des immigrés de voter, au moins lors des élections locales espagnoles. L'éditorial du journal El Pais est en fait une réponse à un autre éditorial du journal El Mundo, proche de la droite espagnole, et qui a mis en doute mardi "la productivité de la main d'œuvre immigrée" et son rôle dans la croissance de l'économie espagnole.