Dans son dernier rapport annuel, l'Organisation arabe des droits de l'Homme a pointé du doigt plusieurs pays, y compris le Maroc, pour des violations aux libertés individuelles et collectives. L'Organisation arabe des droits de l'Homme (OADH), basée à Londres, vient de publier son dernier rapport annuel sur les droits de l'Homme dans le monde arabe. Le rapport a couvert la période allant de mars 2004 à mars 2005. Dans ce document, l'OADH a indiqué qu'il y avait une augmentation sans précédent des violations des droits à la vie dans des régions qui connaissent des conflits armés. En Irak, le nombre des victimes a atteint environ les 100.000 civils tués "depuis le début de l'invasion étrangère en mars 2003". En Palestine, la même tendance par l'OADH, puisque le nombre de décès s'est élevé à 4.000 depuis le déclenchement de la deuxième Intifada en septembre 2000. Le rapport a également indiqué que plus de 300.000 personnes ont été tuées en Somalie depuis l'éclatement de la guerre civile en 1991. L'OADH a souligné que le nombre de victimes du terrorisme et de la guerre contre ce dernier a doublé, en particulier en Arabie Saoudite, en Jordanie, au Liban, en Egypte, au Qatar et au Koweït. L'Organisation arabe a également épinglé plusieurs pays accusés de pratiquer la torture. C'est le cas notamment en Egypte, en Jordanie, en Syrie, en Tunisie et au Liban. Ainsi une nette croissance du taux d'atteinte à l'intégrité physique des personnes a été relevée, essentiellement à travers une forte hausse des campagnes d'arrestations et de détentions. Au nom de la lutte contre le terrorisme certains régimes exercent des pressions considérables sur leurs adversaires politiques, les activistes et les réformateurs. L'OADH cite à ce titre l'Arabie Saoudite, le Koweït, la Syrie, l'Egypte, la Jordanie, le Maroc, la Libye, le Yémen, le Soudan, le Sultanat d'Oman et le Liban. L'Organisation arabe a spécialement pointé du doigt les jugements expéditifs, sans garanties des droits de la défense et en violation, non seulement des conventions internationales mais également des lois mêmes de ces pays. En outre, l'OADH a sévèrement critiqué le jugement de certains détenus d'opinion par des tribunaux d'exception et des tribunaux militaires. Sans parler des conditions lamentables de détention des prisonniers. Là encore, le cas du Maroc revient aux côtés de la Syrie, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, le Koweït, le Yémen, la Mauritanie, le Soudan et la Tunisie. Par ailleurs, le rapport de l'OADH a relevé "l'accroissement du nombre d'agressions et d'atteintes aux droits des professionnels des médias lors de l'exercice de leurs fonctions". Le rapport a même cité certaines victimes de ce terrorisme contre les journalistes, en l'occurrence Abdul Halim Qandil en Egypte et Samir Qasir qui a été assassiné récemment au Liban. Toujours en matière de libertés individuelles et collectives, le rapport de l'OADH a indiqué qu'il y avait, au cours de la période examinée, "une augmentation des restrictions aux libertés générales", à travers l'usage de la force pour disperser des manifestations pacifiques. Ce fut le cas au Bahreïn, en Egypte, au Maroc, en Tunisie, en Egypte, au Liban, en Algérie, en Syrie, au Sultanat d'Oman et en Libye. Le rapport mentionne que la liberté d'expression et d'opinion avait également souffert dans les cinq pays du Maghreb, en Egypte, au Bahreïn, au Liban, au Koweït et au Yémen. Le rapport a bien évidemment soulevé la question de la violation continue des droits des Palestiniens, expliquant que les agressions israéliennes persistaient toujours contre les Palestiniens.