L'Organisation arabe des Droits de l'Homme estime que le Maroc était confronté, en l'an 2002, à deux défis : la préservation des acquis démocratiques et la consolidation de l'expérience de l'alternance. Le processus de consolidation des droits de l'Homme et des libertés publiques au Maroc a été confronté durant l'année écoulée et les six premiers mois de 2003 à deux sérieux tests, estime l'Organisation arabe des Droits de l'Homme (OADH) dans son rapport annuel publié la semaine dernière. Le premier test consistait à préserver les acquis démocratiques réalisés tout au long des années précédentes et qui furent le fruit des efforts déployés par l'Etat en matière de lutte contre le terrorisme et la poursuite des auteurs présumés d'actes terroristes. Le second test consistait à mesurer l'ampleur de l'évolution des libertés publiques et du succès de l'expérience de l'alternance, indique le rapport. L'OADH a également traité du cas des victimes de l'immigration clandestine entre les côtes marocaines et espagnoles, indiquant que des estimations révèlent que leur nombre a atteint 4000 personnes depuis 1997. Le rapport fait état d'autre part de l'adoption, par le Parlement marocain, de la loi anti-terroriste, précisant que cette dernière a suscité des controverses en raison de l'élargissement du champ des infractions et des sanctions prévues dans ce sens. L'OADH se fait également l'écho de la participation active du Maroc à la campagne internationale de lutte contre le terrorisme, notamment après la visite de SM. le Roi Mohammed VI aux Etats-Unis et celle du Directeur de la CIA au Maroc pour consolider la coopération sécuritaire entre les deux pays, et de la ratification par le gouvernement de la convention internationale contre le financement des réseaux terroristes. S'agissant du traitement des prisonniers et détenus, le rapport a fait état des "mauvaises conditions" qui prévalent dans les établissements pénitentiaires au Maroc, notamment pour cause de surpopulation des prisons. Concernant la liberté de la presse, le rapport indique que la marge de liberté de la presse s'est élargie durant la période considérée, indiquant que la presse marocaine traite de plusieurs sujets tels que les dangers auxquels sont confrontés les jeunes marocains candidats à l'immigration clandestine et les répercussions de la corruption sur l'économie.