Cuba prête à partager son expérience avec le Royaume en plein chantier de généralisation de la couverture médicale Plus proche du Maroc, Cuba compte des programmes de coopération dans le domaine de la santé et de l'alphabétisation avec de nombreux pays de l'Afrique subsaharienne. Y aura-t-il bientôt des médecins cubains au Maroc? En tout cas, le pays de Caraïbes semble s'intéresser au domaine de la santé au Maroc. Dans ce sens, une rencontre a déjà réuni le ministre de la santé, Pr. Khalid Ait Taleb, au siège du ministère à Rabat avec l'ambassadeur de Cuba au Royaume, Javier Dómokos Ruiz. Selon les autorités diplomatiques cubaines, des sujets d'intérêt commun pour les deux pays ont été abordés, principalement les actions de chaque pays pour faire face à la pandémie de la Covid-19 et les enseignements que l'on peut en tirer dans les domaines de souveraineté technologique et des médicaments. Il faut dire que cette rencontre intervient à un moment où le Maroc est en plein préparatifs pour la généralisation de la couverture médicale. Il y a quelques semaines, le gouvernement avait annoncé son intention de s'ouvrir sur les expériences internationales ainsi que les compétences étrangères notamment les médecins. Au cours de sa réunion avec le ministre de la santé, «le diplomate cubain a profité de l'occasion pour réitérer la volonté du gouvernement cubain de partager ses expériences dans les domaines de la santé et de la biotechnologie au profit du peuple marocain, des domaines dans lesquels la plus grande île des Antilles jouit d'une large reconnaissance internationale». Ce n'est pas tout. Les responsables cubains voient plus grand et veulent élargir la coopération avec le Maroc pour toucher le domaine de biotechnologie. Selon l'ambassade cubaine, des liens existent déjà dans le domaine. «Le potentiel de la biotechnologie et de la recherche scientifique a également été souligné. Au Maroc, Heberprot-P, produit innovant reconnu de la science cubaine pour le traitement de l'ulcère du pied diabétique, est déjà commercialisé», souligne la même source. Il faut préciser que depuis les années 50. L'ex président de Cuba, Fidel Castro, avait fait de la coopération dans le domaine médical un véritable outil diplomatique et de soft-power pour l'île. Au cours de la pandémie de la Covid-19, plusieurs pays ont fait appel à des médecins cubains. C'est le cas notamment pour l'Italie mais également dans les DOM-TOM de la France (départements et territoires d'outre-mer). Plus proche du Maroc, Cuba compte des programmes de coopération dans le domaine de la santé et de l'alphabétisation avec de nombreux pays de l'Afrique subsaharienne. Des médecins cubains restent très actifs dans cette région du continent depuis des décennies. Cependant, la présence de médecins cubains dans certains pays est payante. Le pays facture directement aux pays hôtes les prestations de ces médecins. Les chiffres sont édifiants. Selon José Luis Rodriguez Garcia, ancien ministre de l'économie, ce service a permis à Cuba de percevoir plus de 11 milliards de dollars en moyenne par an entre 2011 et 2015. Aussi, les médecins cubains étaient présents en 2016 dans 62 pays : 24 pays d'Amérique latine et des Caraïbes, 27 d'Afrique subsaharienne, 7 d'Asie orientale et du Pacifique, deux du Moyen-Orient et d'Afrique de l'Est, ainsi qu'en Russie et au Portugal. Réforme Fin avril, le gouvernement a dévoilé les contours de la réforme de la santé. Selon le ministre de la santé, Khalid Ait Taleb, le chantier de la réforme du système de santé est basé sur la consécration d'une nouvelle gouvernance visant à renforcer les mécanismes de législation et de contrôle du travail des intervenants et à consolider la gouvernance hospitalière et la planification territoriale de l'offre de santé. Présentant un exposé sur le chantier de réforme du système de santé et sa réhabilitation lors du Conseil de gouvernement, Ait Taleb a précisé que ces objectifs seront atteints à travers la création d'instances de gestion et de gouvernance, à savoir l'instance supérieure pour la législation intégrée de la santé, les agences régionales de santé et les groupements territoriaux de santé. A cet égard, le ministre a souligné que parmi les fondements principaux de ce chantier figure la valorisation des ressources humaines en levant les obstacles imposés par la loi 131.13, sur la pratique des médecins étrangers au Maroc, en promulguant de nouvelles règles qui s'appuient sur le principe de l'égalité de traitement entre les médecins marocains et leurs confrères étrangers.