Salima et Radia se promènaient dans un parc, quand deux jeunes voyous armés de couteaux tentèrent de les violer. L'une a pris la fuite, tandis que l'autre a opposé une farouche résistance à ses agresseurs. F'kih Ben Salah. Les éléments de la police judiciaire se penchent, en ce jour de juin, sur les affaires quotidiennes. Les uns interrogent un prévenu qui a semé la panique parmi les commerçants de la ville, les autres examinent les fichiers de quelques repris de justice activement recherchés, tandis que d'autres encore écoutent les déclarations d'une victime qui vient d'être agressée par un jeune voyou. Ces tâches font partie de leur travail quotidien au point que c'est devenu une routine. Tout à coup, un jeune homme entre en hâte dans l'un des bureaux du commissariat, haletant et suant. L'officier lui demande de s'asseoir et de se calmer. Mais en vain. Le jeune a quelque chose à dire. Il faut qu'il récupère son souffle pour parler. De quoi? «Ma sœur, Radia, a été kidnappée par deux jeunes garçons…Son amie qui était en sa compagnie a pris la poudre d'escampette laissant derrière elle, ma sœur aux mains de ces deux criminels…», dit Jamal, 25 ans, au policier. L'officier, chef de la brigade, lui demande de leur ramener la fille qui était en compagnie de sa sœur. Elle n'est pas loin, puisqu'elle a accompagné le jeune jusqu'à l'entrée du commissariat où elle l'attendait. Salima, dix-sept ans, entre dans le bureau de la brigade de police, les larmes coulent de ses yeux en cascade. Elle n'arrive pas à les retenir. «Raconte-nous l'histoire de ton amie», lui demande le chef de la brigade. Salima a fini par lui expliquer les circonstances de leur kidnapping. «J'étais en compagnie de mon amie au jardin public quand deux jeunes nous ont barré le chemin…», dit la fille qui pleure encore au point qu'elle n'arrive à s'exprimer que difficilement. Les deux jeunes hommes ont brandi des couteaux, menacé les deux filles, les ont conduites par des rues plus ou moins désertes. Quelques minutes plus tard, Salima est arrivée à prendre la fuite. L'un des deux jeunes l'a poursuivie. Au tournant d'une ruelle, elle est entrée dans le hall d'une maison où elle a trouvé refuge. Le jeune voyou l'a cherchée partout dans la rue. Mais en vain. Elle est restée près d'une demi-heure chez la famille qui l'a sauvée. Elle est sortie par la suite, prudemment. Le jeune homme n'était plus là. Elle a couru précipitamment à destination du domicile de la famille de Radia. Une fois arrivée, elle s'est effondrée et a perdu connaissance. Réveillée, elle s'est jetée dans les bras de la mère de Radia et lui a relaté leur mésaventure. La mère de Radia a lancé un cri strident. Son fils, Jamal, qui était dans l'autre chambre est venu aux nouvelles. Il ne savait quoi faire quand il a appris que sa sœur était entre les mains de deux voyous. Entre-temps, son père qui était rentré, a appris la mauvaise nouvelle et a demandé à son fils d'alerter la police. Salima lui a donné les signalements de l'un des deux voyous. Heureusement, Jamal le connaît de vue. C'est un clochard, cruel, ivrogne et drogué. Il s'adresse aussitôt au commissariat, alerte la police. Celle-ci se dépêche au domicile du kidnappeur avec Jamal et Salima, qui frappe à la porte. Personne n'ouvre. Elle entend des cris, des supplications. «Radia est encore entre les mains de ses agresseurs !», crie Salima. La police frappe violemment. Quelques minutes plus tard, l'un des agresseurs ouvre la porte et se présente calmement aux policiers. Radia pleure à chaudes larmes. Elle n'a heureusement pas été violée. Les deux voyous ont été présentés devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Beni-Mellal, poursuivis pour kidnapping et tentative de viol.