Le président du Mouvement Unicité et Réforme (MUR) souligne que son association s'oppose à toutes les atteintes qui visent la monarchie et l'intégrité territoriale du pays. Une manière explicite de réaffirmer l'attachement du mouvement aux fondements de la Nation. ALM : Vous venez de rendre public un communiqué dans lequel vous prenez position au sujet des dernières déclarations de Nadia Yassine. Qu'en est-il exactement ? Mohamed El Hamdaoui : En fait, ce communiqué a été rédigé à l'issue d'une réunion tout à fait régulière du bureau exécutif de l'association Attawhid Wal Isslah. Nous avons soulevé un certain nombre de questions, parmi lesquelles figurent effectivement les atteintes aux valeurs de notre pays. Il s'agit d'attaques directes contre l'intégrité territoriale du Maroc et contre la monarchie. Nous avons donc condamné, non seulement les propos de Nadia Yassine, mais également toute la littérature qui sévit ces derniers mois contre Imarat Al Mouminine. A cette occasion, je tiens à rappeler que notre position est claire. Nous sommes fermement attachés à notre monarchie constitutionnelle qui repose sur la commanderie des croyants. Certains ont estimé qu'en tant qu'association islamiste, vous deviez privilégier le débat avec Al Adl Wal Ihssane, surtout que Nadia Yassine assure qu'elle tient un discours académique. Qu'en dites-vous ? Il est vrai qu'un avis académique exige l'ouverture du dialogue. A ce titre, je dirais que les pays arabes et musulmans, qui nous sont comparables, ont essayé les républiques et même des dictatures militaires. Et à chaque fois, les premières victimes furent les mouvements islamistes. En d'autres termes, la monarchie telle qu'elle existe au Maroc nous paraît être le meilleur cadre politique car la référence principale de l'Etat est l'Islam. Chacun peut exprimer ses opinions politiques, dans une concurrence loyale avec les autres courants, et dans le respect total des valeurs du pays. Ne craignez-vous pas qu'Al Adl wal Ihssane s'abstienne d'aider le PJD, un parti qui vous est proche, lors des élections de 2007, sachant que la Jamaâ aurait donné à ses militants une consigne de voter PJD lors des précédentes consultations ? Tout d'abord, je tiens à m'inscrire en faux par rapport à ces allégations. Jamais le PJD ou le Mouvement Al Adl Wal Ihssane n'ont parlé d'une quelconque collaboration lors des précédentes élections. Cette précision est importante. Car la Jamaâ d'Al Adl wal Ihssane affiche clairement son boycott de toute activité électorale. Par ailleurs, notre position, vis-à-vis des valeurs sacrées du pays, nous a été dictée par les principes que nous défendons. Nous ne nous sommes pas attaqués à la personne de Nadia Yassine, mais nous défendons nos valeurs et nous réitérons nos positions. D'un point de vue plus général, pensez-vous que les atteintes répétées aux valeurs du pays sont le fruit d'une stratégie hostile au Maroc ou est-ce tout simplement une conséquence du vent de liberté qui souffle sur le pays ? Je suis convaincu que les tentatives d'atteintes à la sécurité du Maroc et à celle de bon nombre d'autres pays arabes s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie globale qui consiste à remodeler les régimes dans le monde arabo-musulman. Ceci-dit, l'affrontement entre le régime, les partis politiques et l'ensemble des acteurs sociaux n'aura qu'une seule conséquence : l'affaiblissement de tous ces intervenants. Et par ricochet, le renforcement de nos ennemis à l'étranger qui ne vont trouver aucune difficulté à nous imposer leur diktat. En somme, la réforme doit venir de l'intérieur. Et les acteurs politiques et sociaux doivent comprendre que les conditions actuelles permettent l'émergence d'un dialogue constructif et serein.