Le premier bilan du Centre d'écoute du lycée « Ibn Al Haïtam » à Casablanca se révèle positif. Cette initiative louable a mobilisé d'autres acteurs de la société civile. La première année d'existence du centre d'écoute «Ibn Al Haïtam » à Casablanca permet de tirer un bilan très positif. Plus d'une centaine de dossiers, soulevant une vingtaine de problèmes socio-éducatifs, ont été traités par les VOLONTAIRES du centre. « En effet, l'impact de ce centre sur les étudiants et leurs familles s'est avéré très bénéfique », souligne Mme Serghini Saâdia, créatrice et coordinatrice du centre. «Deux cas extrêmement déclicats illustrent pleinement mes propos. Il s'agit d'un étudiant souffrant d'hallucinations. Ce trouble psychique aurait pu le pousser au suicide. Mais grâce à l'effort de la psychologue, ce jeune adolescent se porte actuellement bien. Le second cas concerne un autre jeune étudiant dont la situation familiale est compromettante. Son père l'a quitté depuis 18 ans et refuse de le reconnaître. Il ne possédait que le nom de sa mère biologique. Heureusement, après de longs contacts avec les parents, l'étudiant vit désormais avec eux et la famille s'est enfin réunie.» ajoute-t-elle, l'air satisfaite des résultats de cette première année de travail. Sur 167 lycéens, 32 ont bénéficié de l'aide de la psychologue, 27 de celle de l'assistante sociale et 15 de l'aide d'une avocate qui a mené durant cette année cinq poursuites judiciaires au profit des étudiants en difficulté. Par ailleurs, l'examen des problèmes dont souffrent ces adolescents a permis de déceler plusieurs difficultés qu'on peut classer en trois grandes catégories : problèmes à caractère socio-culturel (plus de 300 cas), psychique (90 cas) et juridique (20). L'absence de communication au sein de la famille est le plus récurent (94 cas). « Malheureusement, l'absence du dialogue entre les étudiants et leurs parents affectent énormément la personnalité de ces adolescents et leur parcours scolaire. Certains viennent au centre d'écoute uniquement pour parler et discuter avec l'écoutante », explique Mme Serghini. Divorce des parents, mauvais traitements, dépression nerveuse et pauvreté sont entre autres les problèmes auxquels sont souvent confrontés les étudiants. Le centre tente avec les moyens de bord dont il dispose de leur apporter aide, soutien et conseils. Malgré le manque de moyens financiers, absence de matériels adaptés aux conditions d'écoute (matériel informatique, ligne téléphonique…) et d'une couverture juridique ainsi que bien d'autres obstacles, les volontaires du centre, Mme Serghini à leur tête, continuent leur combat, animés par leur conviction et leur sentiment de militantisme. Cette initiative louable, première au Maroc, a mobilisé d'autres acteurs de la société civile. Un nouveau centre d'écoute a effectivement été inauguré récemment à Ifrane. Créé en mai 2004, le Centre d'écoute « Ibn Al Haïtam » a pour objectif de venir en aide aux étudiants en situations sociale et psychique difficiles. Dans ce cadre, il a organisé des rencontres avec leurs familles axées autour des thèmes différents tels que la nécessité du dialogue au sein de la famille pour un développement équilibré des enfants et l'importance de briser les tabous sociaux. La mission du centre est assumée par des volontaires spécialisés. Il s'agit d'une psychologue, une assistante sociale, une écoutante et une avocate. « La bonne volonté ne suffit pas à elle seule pour réussir un tel projet. Le professionnalisme est requis. C'est pourquoi, on fait appel à des spécialistes en la matière pour aboutir aux résultats escomptés. Une négligence à ce niveau pourrait avoir des répercussions très négatives voire catastrophiques sur les étudiants », insiste Mme Serghini.