Les Egyptiens ont approuvé à 82,86% des votants la réforme constitutionnelle qui leur était soumise à référendum mercredi, a annoncé jeudi le ministère de l'Intérieur dans un communiqué, précisant que le taux de participation avait été de 53,46%. Le référendum portait sur un amendement de la Constitution instituant pour la première fois en Egypte l'élection du président de la République au suffrage universel parmi plusieurs candidats. Ces résultats ont été contestés avant même leur publication par l'opposition, qui a parlé de "farce électorale", ou de "scandale du référendum", à l'instar du quotidien Al-Wafd (centre droit). Quelque 32,5 millions d'inscrits devaient se prononcer sur la réforme constitutionnelle dans plus de 54.000 bureaux de vote. L'opposition avait appelé au boycottage du référendum et rejeté l'amendement constitutionnel, qui, selon elle, pose des conditions très contraignantes aux candidats indépendants souhaitant entrer en lice face au président Hosni Moubarak, 77 ans, qui se prépare à briguer un cinquième mandat présidentiel en septembre. Dans une déclaration à la télévision publique, le ministre de l'Intérieur Habib el-Adli, a affirmé que les électeurs se sont "exprimés librement et ont manifesté une attitude patriotique", en se rendant aux urnes. Il a souligné que le taux de participation de 53,46%, soit plus de 17 millions de voix, était le "taux le plus élevé jamais enregistré lors d'un référendum". Les trois présidents égyptiens qui se sont succédé depuis l'instauration de la République il y a cinquante ans, ont été plébiscités par référendum. "Les électeurs ont compris que la participation politique consciente était l'unique voie vers l'avenir", a également dit le ministre de l'Intérieur. "C'est un message pour tous ceux qui croyaient monopoliser la vérité et un message au monde", a-t-il souligné. Le Parti national démocrate (PND - au pouvoir) avait appelé les électeurs à "voter par oui ou par non, mais à voter".