Lors du référendum de dimanche, les Tunisiens ont approuvé à plus de 99 % les réformes concernant la Constitution nationale, offrant ainsi un soutien populaire massif à leur président Ben Ali. Plus de 99 % de Tunisiens se sont exprimés dimanche en faveur des réformes annoncées de l'actuelle Constitution tunisienne. Ces modifications profondes autorisent notamment le président Zine El Abidine Ben Ali à se représenter lors des prochaines échéances électorales. Malgré les appels au boycott d'une partie de l'opposition, les résultats pour l'ensemble des 25 circonscriptions du pays -et celles de l'étranger- donnaient lundi un taux global de 99,52% de votes favorables à la réforme (résultats non définitifs publiés par le ministère de l'intérieur). Le taux de participation final a quant à lui atteint 95,59%. En Tunisie, sur un population de plus de 10 millions d'habitants et un total d'un peu plus de 3,4 millions d'inscrits, près de 3,26 millions voix ont donc été accordées au «oui» pour la Constitution déjà amendée et approuvée en avril dernier par le Parlement. Ce dimanche, l'électorat était convoqué pour la première fois dans l'histoire du pays à un référendum pour lequel 15.000 bureaux de vote avaient été installés. Les votants étaient appelés à dire par «oui» (bulletin blanc) ou par «non» (bulletin noir) à l'approbation globale des amendements portant sur près de la moitié des articles de la Constitution datant de 1959. Cette nouvelle mouture prévoit le renouvellement sans limite des candidatures à la présidence de la République et repousse de 70 à 75 ans l'âge limite pour postuler à la magistrature suprême. Une autre réforme accorde au président une immunité pénale pendant et après l'exercice de ses fonctions «pour tous les actes qu'il a accomplis» durant l'exercice de sa fonction. D'autres amendements instaurent par ailleurs une élection présidentielle à deux tours et la création d'une Chambre des conseillers aux côtés de la Chambre des députés. Cette réforme destinée à créer la «République de demain» inscrit enfin dans le texte la notion «des droits de l'Homme» et des valeurs de «solidarité» et de «loyauté» à la nation. Le projet porté par le parti du RCD de M. Ben Ali (148 sièges sur 182 au Parlement) avait reçu l'appui de quatre formations de l'opposition siégeant à la Chambre des députés. Le cinquième parti, Ettajdid (six sièges), avait au contraire décidé de ne pas participer au référendum destiné, selon lui, à instaurer la «présidence à vie» et à accorder une «impunité à vie» au président de la République. Cette réforme massivement approuvée par référendum offre en tout cas au chef de l'Etat actuel un soutien populaire très fort, avant les prochaines élections prévues en 2004. Lors du lancement de la «campagne explicative», le président Ben Ali avait par ailleurs publiquement invité «tous les observateurs et journalistes étrangers qui le souhaitent» à venir observer le déroulement du référendum, afin qu'ils puissent «se rendre compte par eux-mêmes» des progrès réalisés par la Tunisie en matière de démocratie. Des observateurs africains, issus du Sénégal et d'Egypte, étaient ainsi présents dimanche. Le Parlement européen avait aussi délégué cinq députés conduits par l'Espagnol Gerardo Galeote Quecedo, président du groupe chargé des relations avec les pays du Maghreb. Cette délégation a rencontré le président de la Chambre des députés Fouad M'Bazaâ ainsi que le nouveau ministre de l'Intérieur, Hédi M'Henni.