La violence est devenue le quotidien des Irakiens. Tous les jours, des civils paient de leurs vie la confusion qui règne dans le pays. La situation en Irak s'aggrave de jour en jour. Depuis la formation du gouvernement irakien que le président américain George W.Bush qualifie de succès, les actes de violences n'ont fait qu'augmenter, faisant en moins d'un moi plus de 400 morts. Durant ces derniers jours, les images de corps déchiquetés ou de cadavres brûlés n'ont cessé de faire le tour des médias du monde entier. Attentats-suicides, voitures piégées ou attaques de guérilla, la violence est devenue le quotidien d'un pays qui continue sa descente aux enfers. Jeudi dernier, une voiture piégée a explosé près d'un marché très fréquenté et d'un cinéma dans l'Est de Bagdad. L'attentat a fait au moins 17 morts et 65 blessés dont une femme et des enfants, selon la police irakienne. La voiture en stationnement a explosé subitement déclenchant un incendie dans un appartement voisin. Le feu s'est propagé ensuite vers une quinzaine de véhicules garés dans ce quartier de la Nouvelle-Bagdad, ajoute la police. Voulant boucler le secteur, la police s'est vue confrontée à une centaine de jeunes hommes en colère. Ces derniers s'en sont pris aux autorités de l'ordre ainsi qu'aux journalistes. Selon l'Associated Press, ils auraient agressé au moins deux photographes irakiens. La police et les soldats américains ont tiré des coups de feu en l'air pour disperser la foule, rapporte un photographe de l'agence. Cet attentat survient au lendemain d'un mercredi sanglant où au moins soixante-treize personnes ont trouvé la mort, suite à une série d'agressions. Le premier attentat qui fut le plus sanglant a eu lieu de bonne heure à Tirkit, le fief du président déchu Saddam Hussein, à 180 km au Nord de Bagdad.L'attentat à la voiture piégée a fait trente-huit morts et quarte-vignt quatre blessés. Selon une source policière, la voiture a exposé devant la gare routière du centre-ville à un moment où les voyageurs étaient nombreux. À Hawija, à 50 km à l'Ouest de Kirkouk, dans le Nord de l'Irak, 32 personnes ont été tuées et 28 blessées dans un attentat-suicide contre un centre de recrutement de l'armée, selon une source hospitalière de la ville. À Bagdad, trois personnes ont péri et 25 autres ont été blessées dans l'explosion de trois voitures piégées et d'une bombe artisanale. Dans un quartier de l'Ouest de la capitale, un convoi militaire a été le cible d'une attaque qui a coûté la mort à deux soldats irakiens, selon le ministère de l'Intérieur. Le ministre a également annoncé la mort d'un capitaine de police abattu par quatre hommes armés à Baaqouba, à 60 km au Nord-est de Bagdad. Ces attentats interviennent alors qu'un millier de soldats américains poursuivent une vaste opération dans une région de la province sunnite d'Al-Anbar, près de la frontière avec la Syrie. Cette opération aurait fait selon l'armée jusqu'à 100 morts parmi les rebelles. Quelque 1.000 soldats et Marines, appuyés par d'importants moyens aériens, poursuivaient l'opération Matador qui a débuté dimanche près d'al-Qaïm contre les insurgés de cette région soupçonnée par l'armée américaine d'être le sanctuaire du réseau terroriste Al-Qaïda en Irak. Dans un communiqué diffusé mercredi sur Internet, le groupe Zarqaoui promet "davantage" d'attaques anti-américaines dans l'ouest de l'Irak. "L'unité des candidats au martyre offrira ses héros et s'en prendra aux apostats. Ce sera (comme) un volcan en ébullition", indique le communiqué. Cette vague de violenceq qui s'abat sur l'Irak s'ajoute aux conditions de vie dans le pays qui ont atteint des seuils alarmants. Manque de logements, d'infrastructures de santé, d'électricité ou même d'eau potable. La liste est longue. Une chose est sûre, l'Irak traverse l'une des plus difficiles périodes depuis l'invasion américaine en mars 2003.