La crise des otages s'aggrave en Irak. Les attentats à la voiture piégée s'intensifient. Les bombes américaines ne cessent de tuer les civils irakiens. Le temps est chaotique et le bout du tunnel s'éloigne de jour en jour. Les jours se suivent et se ressemblent en Irak. Les raids américains continuent de tuer les civils par centaines, prétextant éliminer des poches du terrorisme, que ce soit à Sadr City, Falloujah ou ailleurs. Une réalité amère qui s'est confortablement installée et qui est devenue tradition dans les communiqués des forces américaines, affirmant fièrement le succès de ces opérations de tuerie collective. Parallèlement, les terribles attentats qui fauchent des vies humaines, par centaines également, gagnent en intensité. C'est à se demander si c'est vraiment l'œuvre de la résistance irakienne ou, éventuellement, si cela ne porte pas la marque de ceux qui veulent discréditer toute action de résistance. On ne le saura peut-être jamais. Les otages et le triste sort qui leur est réservé, aussi, ne cessent de prendre de l'ampleur. Exécution d'un second ressortissant américain ; supplications d'un otage britannique, dont la vidéo a fait le tour du monde, sans pour autant mobiliser le meneur de jeu britannique, Tony Blair ; revendications non-confirmées de l'exécution des deux jeunes Italiennes : la crise des otages bat son plein. La triste ampleur de ce qui se déroule actuellement en Irak ne semble, cependant, pas bousculer les commanditaires du chaos qui règne dans le pays. Les grands acteurs de cette tragédie planétaire se terrent dans un confort absolu, loin de tout tracas. Dans ce contexte, aucune information n'a filtré sur le sort de Kenneth Bigley, l'otage britannique montré implorant Tony Blair de lui sauver la vie. Dans une vidéo diffusée par un site islamiste, l'otage exhorte le Premier ministre britannique à assurer la libération des prisonnières irakiennes, condition que ses ravisseurs exigent. Mais c'était sans compter sur la détermination du gouvernement britannique, Tony Blair à leur tête et pour qui la tête d'un concitoyen ne semble pas valoir grand-chose. Ce n'est qu'un pion qui n'a aucun poids dans les enjeux des grands, du moins, c'est ce que laisse penser le manque de réactivité de Blair et compagnie. Une attitude similaire à celle observée du côté de la Maison-Blanche, dont le locataire a des intérêts propres qui priment avant toute chose, viendront ensuite ceux de la nation et de la population. Les deux ressortissants américains ont, justement, été sacrifiés sur l'autel des intérêts des uns et des autres. Morts d'une fin atroce, dans l'indifférence totale, sans que les responsables de leur pays bougent le petit doigt. Ils y sont, qu'ils y restent, devaient-ils penser. A Washington, on semble vivre dans l'illusion. Lors d'un entretien accordé à l'Associated Press, John Kerry avait souligné que «les propos de George W. Bush, selon lesquels une "poignée" d'activistes sont prêts à tuer pour empêcher la normalisation en Irak, constituent une nouvelle erreur qui montre que le président américain refuse de voir la réalité en face (…) Je pense qu'il vit dans un monde d'illusions.»