Neuf policiers et douze civils ont été tués par des islamistes armés dans plusieurs régions d'Algérie, en peu de temps, ravivant ainsi la psychose dans un pays secoué par toutes sortes de drames. La dernière attaque connue en Algérie remonte à mercredi après-midi lorsque neuf policiers ont été tués et deux autres blessés dans une embuscade. De retour d'une mission de routine, les forces sécuritaires, qui se déplaçaient en fourgon, ont été piégées par un groupe armé près de la localité kabyle de Béni Douala, à 120 km à l'est d'Alger. Le bilan de neuf morts a été avancé jeudi par plusieurs journaux, dont Liberté, tandis que l'agence APS a fait état de huit tués et d'un blessé mercredi. Le quotidien Liberté a par ailleurs précisé qu'après la forte explosion, causée par une bombe artisanale, un violent accrochage a opposé les policiers au groupe armé. Lequel était soutenu en amont par d'autres islamistes qui ont pu retenir un autre fourgon venu en renfort. Toujours d'après Liberté, durant plus de deux heures, tout l'axe routier menant de Tizi-Ouzou à Béni Douala a été bloqué et toute la région a été bouclée à la recherche de ces groupes qui pourraient appartenir au Groupe salafiste pour la prédication et le combat d'Hassan Hattab, traditionnellement actif dans l'Est. Cette attaque est intervenue au lendemain d'un premier massacre perpétré cette fois-ci lors d'un faux barrage près de Boumedefaa, dans la région de Aïn Defla, à 140 km à l'ouest d'Alger. Les islamistes ont alors tué 12 personnes et en ont blessé deux autres, selon l'APS. Le Matin notait jeudi que le lieu de la tuerie se trouvait à mi-chemin entre un cantonnement de la gendarmerie et un poste d'observation tenu par des gardes communaux. D'après le quotidien, les terroristes, au nombre indéterminé, ont « opéré en tenue militaire et avec une rapidité extrême», tirant sur les occupants d'au moins six véhicules. Parmi les victimes, dont un enfant de 12 ans, certaines ont «été atrocement mutilées à l'arme blanche». Une tuerie, qui ressemble aux méthodes utilisées par le Groupe islamique armé, actif dans l'Ouest, et qui pose encore une fois des questions quant «à l'agilité et la mobilité des groupes terroristes» malgré les nombreux ratissages opérés par l'armée.