En moins d'une semaine, les derniers attentats islamistes ont tué onze personnes en Algérie, établissant à au moins 64 le nombre de morts depuis début décembre. Onze personnes ont été tuées et au moins douze blessées lors des dernières violences connues en Algérie, selon les informations fournies par les journaux. Deux policiers ont tout d'abord été assassinés vendredi soir à Aït Yahia Moussa, non loin de Drâa El-Mizan, dans la wilaya de Tizi Ouzou (110 km à l'Est d'Alger), par un groupe islamiste. Les deux policiers, enlevés par une dizaine d'hommes armés dans un café, ont été retrouvés égorgés quelques heures plus tard, non loin du village. Après l'Algérois, c'est donc au tour de la Kabylie de vivre la psychose des attentats. En moins de 48 heures, la région a été le théâtre de deux nouvelles attaques à la bombe, dont une meurtrière. Lors de l'explosion qui a eu lieu samedi en début de soirée au village Aït-Ouabane, commune d'Akbil, deux personnes ont en effet été tuées, et deux autres blessés. Si le second attentat n'a pas fait de victime, la veille à Tirmitine, les autorités ont pu éviter un nouveau drame dimanche matin, en désamorçant une charge déposée au niveau d'un bâtiment résidentiel du CNEP, à Tizi Ouzou. Samedi, un « patriote » (civil armé) a également été assassiné à Naciria, dans la région de Boumerdès (50 km à l'Est d'Alger), tandis que deux autres étaient grièvement blessés dans une embuscade à Corso, dans cette même région. La presse algérienne rapporte enfin que le cadavre d'un berger a été retrouvé samedi à Oukada, dans la région de Béchar, à 960 km au sud-ouest d'Alger. En outre, un islamiste armé a été abattu samedi par les forces de sécurité à Zouïa, dans la région de Tlemcen (extrême-ouest du pays). Mardi, enfin, quatre voyageurs ont été tués et deux blessés dans une embuscade tendue par un groupe islamiste armé à un taxi dans la région de Relizane (300 km à l'ouest de la capitale), selon le journal arabophone Er-Raï. Six militaires avaient déjà été blessés, dont un grièvement, dans la nuit de lundi à mardi dans l'attaque de leur cantonnement par un groupe armé à Sidi M'hamed Ben-aouda… Cette dernière escalade de violences porte à plus de 60 le nombre de personnes assassinées en Algérie depuis le seul début du mois de décembre. Selon ce bilan - établi à partir des communiqués officiels et de la presse nationale-, près de 90 de personnes ont été tuées par des groupes terroristes pendant ce mois de Ramadan. Si contrairement aux années précédentes, Alger n'a pas été la cible privilégiée d'attentats spectaculaires - sauf celui du 20 novembre dernier dans une gare routière de Tafourah –, la région kabyle, déjà fragilisée par les mouvements socio-politiques, semble quant à elle devenir le nouveau foyer d'action des intégristes.