Reconduction de Radi, changement du mode de scrutin électoral, alliances futures, congrès du parti, affaire du Sahara..., le premier secrétaire de l'USFP a fait un large tour d'horizon de l'actualité en présence des représentants de la presse nationale. Le Premier secrétaire de l'USFP, Mohamed Elyazghi, a effectué hier, mercredi, une rencontre avec un certain nombre de représentants de la presse nationale. Au menu de cette réunion, qui s'est déroulée au domicile d'Elyazghi, plusieurs sujets d'intérêt national ont été soulevés. La date fatidique du 8 avril prochain, tout d'abord. En effet, dans une semaine environ, la Chambre des représentants sera amenée à choisir son président, un fauteuil occupé actuellement par l'Usfpéiste Abdelouhed Radi. Elyazghi a profité de cette occasion pour couper court à toutes les rumeurs faisant état d'un éclatement prochain de la majorité à cause de cette élection. En effet, il a assuré que « les concertations avec les partis de la majorité sont en bonne voie » et qu'il est personnellement « optimiste quant au choix d'un candidat unique pour la majorité ». Rien ne prouve que ce candidat unique sera Radi ou du moins un Usfpéiste. Mais Elyazghi l'a rappelé à plusieurs reprises : l'USFP ne soutiendra qu'un seul candidat: Abdelouhed Radi. Mais en attendant, l'USFP refuse d'étaler le linge sale de la majorité sur la place publique. Sur un autre registre, Mohamed Elyazghi a soulevé avec les représentants de la presse la question des préparatifs du septième congrès de l'USFP. Prévu pour le mois de juin prochain, ce congrès est considéré par les Usfpéistes comme un tournant historique dans la vie de leur parti. En effet, les congressistes seront appelés à se prononcer sur les grands défis du pays ainsi que les choix stratégiques que leur parti doit envisager. Pour Elyazghi, « aucun sujet ne sera éludé et les militants vont discuter de manière sérieuse et transparente de leurs problèmes et leurs aspirations ». L'objectif final étant de « présenter un USFP fort aux prochaines consultations de 2007, avec une visibilité concernant les éventuelles alliances», explique le Premier secrétaire. C'est ainsi que dans les prochains jours les conseils régionaux vont examiner et débattre les documents qui seront soumis au congrès. C'est un indice important de la volonté de l'USFP d'instaurer une véritable démocratie interne. Et pour cause, le souci premier est de soumettre aux militants de base, tous les documents du congrès avant même leur adoption par les organes suprêmes du parti. Toujours dans le même sens, l'USFP a compris que sa force il ne peut la tirer que de ses militants, et ce en instaurant les mécanismes d'une véritable régionalisation des décisions. « Nous voulons en finir avec la centralisation qui a caractérisé la gestion de l'USFP depuis sa création ». Cette remise en cause interne illustre bien ce que l'on pourrait désormais appeler « la touche Elyazghi ». Les exemples ne manquent pas. Le parti a décidé d'instaurer un quota pour les jeunes et pour les femmes. Mieux : afin d'assurer, entre autres, un rajeunissement continuel des cadres, un système de renouvellement du tiers des organes dirigeants sera soumis à l'approbation du congrès. Aussi, la procédure d'adhésion à l'USFP, l'une des plus compliquées au Maroc, sera revue dans le sens de la simplification et la transparence. Concernant les élections de 2007, tout en assurant qu'il y a de fortes chances pour que le taux de participation soit beaucoup important que d'habitude, Elyazghi a souligné qu'au sein du gouvernement, les discussions sont bien avancées au sujet de la modification du mode de scrutin électoral. D'ailleurs, cette réforme devrait aboutir avant les élections de 2007. Et c'est justement sur la base de ce nouveau mode de scrutin (probablement l'uninominal à deux tours) que l'USFP décidera avec ses partenaires de la présentation de candidats communs. Quant à la réforme de la Constitution. Elyazghi a été clair sur un point : « aucune réforme ne sera possible sans concertations étroites avec l'institution monarchique ». Dernier grand dossier soulevé par le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement : l'affaire du Sahara. Pour Elyazghi, « l'Algérie n'est pas encore prête à entamer des négociations avec le Maroc concernant ce conflit ». En attendant, Rabat ne va pas cesser d'envoyer des messages de bonne foi en direction d'Alger. C'est dans cet esprit que l'USFP invitera à son septième congrès trois des plus importants partis politiques d'Algérie : le FLN, le FFS et le RND.