La Banque Mondiale vient de publier son rapport relatif à l'état de santé et l'hygiène de vie dans le monde L'obésité continue de faire des ravages dans le monde. Un nouveau rapport de la Banque mondiale met en évidence la propagation croissante de l'obésité et ses conséquences négatives sur la santé et l'économie. La Banque mondiale insiste sur le fait que l'obésité touche l'ensemble des pays du globe, qu'ils soient riches, pauvres ou en développement. Depuis 1975, cette épidémie a triplé et les coûts qu'elle engendre parmi les pays les plus touchés ne cessent d'augmenter. Au Maroc, les femmes sont de loin les plus touchées par l'obésité. Dans son rapport, la Banque mondiale estime que 66% des Marocaines sont obèses ou en surpoids. Ce constat rejoint la dernière enquête épidémiologique de prévalence des facteurs de risque des maladies non transmissibles du ministère de la santé réalisée en collaboration avec l'OMS qui avait révélé que l'obésité a été détectée chez 29% des femmes, soit pratiquement trois fois plus que les hommes (11%). L'enquête du ministère avait aussi une augmentation plus marquée chez le sexe féminin où le taux d'obésité est passé de 19,10% en 2000 à 29% en 2017, ce qui représente une hausse de 10% en 7 ans. Chez les hommes, la hausse a été moins importante, soit 4% (7,20 à 11%). Le rapport de la Banque mondiale indique que dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (Mena), le Koweït est le pays où le taux d'obésité et de surpoids chez les femmes est le plus élevé (77%). Figurent ensuite le Qatar (75,3%), la Jordanie (74,2%), l'Arabie Saoudite (73,7%), la Libye (72%) et l'Egypte ( 71,3%). A noter que la Tunisie et l'Algérie ont des taux comparables au Maroc avec respectivement 67,8 et 68,1%. Djibouti enregistre le taux le plus faible avec 46,1% de femmes obèses et en surpoids. La Banque mondiale explique que les facteurs favorisant la progression de l'obésité sont en grande partie liés à nos comportements et à notre environnement. A ce sujet, il y a lieu de citer un accès plus facile aux aliments ultra-transformés et sucrés, un recul de l'activité physique lié aux progrès technologiques au travail et à la maison, et une consommation plus importante d'aliments nocifs pour la santé, souvent consécutive à une augmentation de la richesse et des revenus. En effet, la malbouffe, la malnutrition, la sédentarité, le manque d'activité sportive, la modification des habitudes alimentaires (snacks, fast-foods,...) constituent des facteurs aggravants. La Banque mondiale estime que les maladies liées au surpoids et à l'obésité telles que le diabète, les maladies cardiaques et le cancer constituent les trois premières causes de mortalité dans toutes les régions du monde, sauf en Afrique subsaharienne. Durant les quinze prochaines années, le coût de l'obésité s'élèvera à plus de 7.000 milliards de dollars dans les pays en développement. Pour lutter contre ce phénomène qui est en pleine explosion, la Banque mondiale appelle les pays pauvres et en développement, les plus concernés par le surpoids et l'obésité, à taxer les aliments mauvais pour la santé, car trop gras, trop sucrés ou trop salés. Elle ne plaide pas seulement pour des mesures fiscales mais elle souhaite aussi que les gouvernements mettent en place des mesures de prévention et d'éducation, comme l'étiquetage des aliments. Investir dans des programmes de nutrition pour la petite enfance ou déployer des voies piétonnes et cyclables ou des aires de jeux dans des écoles sont autant de pistes préconisées.