Les chefs de la diplomatie de la zone euro-méditerranéenne se sont réunis lundi en Grèce pour discuter du plan de paix israélo-palestinien. Ce thème sera également au menu d'un probable sommet réunissant MM. Bush, Sharon et Mahmou Abbas. Au lendemain de l'acceptation – même « sous réserve » – de la feuille de route par Tel-Aviv, les efforts diplomatiques étaient intenses lundi avec au menu plusieurs rencontres en cours ou annoncées sur la relance du processus de paix israélo-palestinien. Une réunion rassemblant les 35 pays membres du partenariat euro-méditerranéen était prévue dans l'après-midi, en Crèce, sous les auspices d'Athènes, qui assure la présidence tournante de l'UE. Le ministre grec des Affaires étrangères, George Papandreou a, à cette occasion, tenu à féliciter la décision israélienne, qualifiée de « pas positif vers la paix », et dont il a dit espérer qu'elle « ouvre la voie à des actions immédiates des deux parties en vue de l'objectif final ». Cet objectif, la création d'un Etat palestinien viable en 2005, s'il n'est pas remis en cause par le cabinet Sharon, est malgré tout mis à mal par les réticences avouées de l'Etat hébreu à appliquer la feuille de route dans son entierété. Cette approbation tant attendue de la part de l'Etat hébreu a d'ailleurs été saluée par l'ensemble de la communauté internationale mais elle a été reçue avec plus de prudence par les Palestiniens et les pays arabes. Amr Moussa a ainsi parlé lundi d'un « petit pas ». Selon le secrétaire général de la Ligue arabe, « le véritable test sera dans la mise en application » du plan de paix, et « de la façon dont les Etats-Unis vont gérer la question ». Le délégué général de l'Autorité palestinienne auprès de l'UE, Chawki Armali, a de son côté estimé que l'Union devait « réaffirmer avec force sa volonté d'être là, politiquement, pour la mise en oeuvre de la feuille de route ». En marge de la rencontre Euro-Méditerranéenne - qui a notamment rassemblé le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk al-Chara et son homologue israélien Silvan Shalom ! - le chef de la diplomatie française s'est rendu comme prévu lundi matin à Ramallah. Dominique de Villepin y a rencontré Yasser Arafat après s'être entretenu avec son homologue palestinien Nabil Chaath. La veille, M. de Villepin avait vu Sylvan Shalom, à défaut d'Ariel Sharon qui avait décidé de le boycotter. À l'heure actuelle, le Premier ministre israélien préfère porter tous ses efforts sur les Etats-Unis dont il attend désormais une réponse à l'acceptation par son cabinet de la « feuille de route ». Le prochain sommet prévu, certainement à Aqaba, en Jordanie, sera décisif pour la suite du processus de paix. Il doit réunir le président américain George W. Bush et les Premiers ministres Sharon et Abbas. Selon la radio israélienne, la réunion n'aura lieu que dans trois semaines même si plusieurs sources l'ont annoncée pour les jours qui viennent. Côté américain, on a avancé la date de début juin, dans la foulée du sommet du G8, et le lieu de Charm el-Cheikh, en Egypte. Selon le New York Times de lundi, l'Egypte, la Jordanie et l'Arabie Saoudite pourraient aussi participer aux débats. Une chose est sûre, les discussions porteront sur l'application de la feuille de route dont la première phase prévoit l'arrêt total des violences, le gel de la colonisation juive et le retrait de l'armée israélienne des territoires palestiniens. À cela, Ariel Sharon ajoutera certainement la question du retour des réfugiés palestiniens à laquelle son cabinet s'est opposé dimanche. C'est tout un programme…