Le marché de l'automobile est très porteur au Maroc. à l'horizon 2010, les professionnels tablent sur la commercialisation de 100 mille voitures. La privatisation de la Somaca d'ici l'été prochain conditionnera dans une large mesure l'avenir de notre industrie automobile. Indicateurs. Le Maroc est un pays sous-motorisé. Seule une personne sur trente dispose d'une voiture. Ce déficit est révélateur du potentiel de développement du marché. Pour preuve, le lancement de projet de la voiture économique en 1996 a permis de redynamiser le marché de l'équipement des ménages et les niches de montage des véhicules et des composants. Le niveau de croissance de marché de l'automobile a pu atteindre grâce à cette dynamique le taux de 5%. Statistiquement, et selon les dernières chiffres de l'Association marocaine de l'industrie de l'automobile (AMICA), ce sont plus de 65 mille voitures qui ont été vendues sur le marché local en 2001. La part du lion revient aux voitures importées montées (véhicules de tourisme+ 4x4) avec 28.219 unités contre 19.641 voitures montées localement. Le marché de l'occasion continue à occuper une place importante malgré la revue en hausse des droits de douane. Pour l'année 2001, environ 1.000 voitures d'occasion importées ont été écoulées sur le marché local. Quant à la catégorie des poids lourds, elle représente la part de 4.500 unités sur l'ensemble des ventes annuelles. En terme de part de marché entre constructeurs et marques, 50% des ventes (voitures importées montées et utilitaires légers montés localement) sont réalisées par les firmes françaises. En 2001, c'est la marque Renault qui a occupé la première place suivie respectivement de Peugeot et de Citroën. Cette dernière a réalisé une percée sur le marché local avec une croissance de 128% en 2001. En quatrième position, arrive la marque allemande Volkswagen. Le dynamisme du marché est manifeste également à travers la croissance de la production locale des véhicules. «En l'espace de sept ans, la production a plus que doublé en passant d'environ 8.500 véhicules à plus de 19 mille en 2002», précise Ali Moamah, président de l'AMICA. Au-delà de la dimension de l'équipement, le développement du marché de l'automobile a permis la constitution d'un noyau industriel de 120 entreprises incluant aussi bien les fournisseurs du marché local que ceux qui se positionnent sur le marché de l'export. Sur le volet de l'emploi, le secteur de l'automobile a employé plus de 22.500 personnes en 2000 contre 13 mille en 1999. Cette évolution de l'employabilité de cette industrie est patente à travers l'installation de nombreuses entreprises au Maroc notamment en matière de sous-traitance. D'ailleurs, les investissements dans le secteur ont atteint le niveau de 631millions de DH en 2000 contre 223 millions DH en 1996, soit une croissance exponentielle de plus de 180%. Autre indicateur incontournable sur le potentiel de développement de l'industrie de l'automobile, la croissance des exportations qui a atteint 175% durant la période 1996-2000 en passant de 1.592 millions de DH à 4.374 en 2000. S'agissant du parc automobile circulant sur le réseau routier marocain, il est évalué en 2000 à 1.675.457 véhicules. Près du 3/4 de ce parc sont des voitures de tourisme et le 1/4 restant est constitué par des véhicules utilitaires. Depuis les années 90, le parc automobile national a connu une hausse considérable à hauteur de 75% passant de 955.843 en 1990 à 1.675.457 en 2000. La radioscopie du marché de l'automobile ne peut faire l'impasse sur les enjeux de la privatisation la Somaca (Société marocaine de constructions automobiles). Le gouvernement, à travers le ministère de l'Industrie, du Commerce et des télécommunications, s'apprêt à décider du sort de cette société. Plusieurs candidats ont manifesté leur intérêt pour s'associer au projet de développement industriel de cette société. La concurrence est rude entre trois prétendants Fiat, Renault et Proton. «La décision sur ce dossier sera prise avant l'été pour déterminer le sort de la Somaca», révèle son directeur général Mohammed Rayad. L'aboutissement du processus de privatisation de la Somaca sera déterminant dans l'avenir du développement du secteur surtout que les professionnels tablent sur un marché potentiel de100 mille voitures d'ici 2010.