Soupçonnée d'être derrière le triple attentat suicide de Riyad et l'attaque contre un tribunal du Yémen, la nébuleuse terroriste est plus opérationnelle que jamais. Selon Riyad, qui a promis d'éradiquer le terrorisme, le triple attentat suicide de lundi soir est sans conteste l'œuvre d'Al-Qaïda. Le chef de la diplomatie saoudienne, le Prince Saoud Al-Fayçal, l'a répété mercredi en précisant que ces attaques - qui ont fait 34 morts dont neuf kamikazes - ont été perpétrées par 15 Saoudiens, comme cela avait été le cas lors du 11 septembre 2001. Une « ironie du sort » qui devrait rapprocher le royaume wahhabite des Etats-Unis, selon le Prince Saoud même si Washington s'est plaint le même jour du manque de mesures préventives de la part de Riyad. L'Arabie saoudite aurait en effet pu faire plus, selon l'ambassadeur américain en Arabie saoudite, Robert Jordan, pour prévenir les attentats, notamment en renforçant la sécurité dans les quartiers résidentiels visés. Notamment depuis la découverte dans la capitale saoudienne d'une cellule liée à Al-Qaïda le 6 mai dernier. Depuis cette date, 18 des 19 agents en question étaient toujours en fuite, l'un d'entre eux s'étant rendu, et des tests ADN sont en cours pour établir s'ils font partie des kamikazes morts lundi. Le rôle du réseau Ben Laden est donc encore loin d'être prouvé, malgré les accusations répétées de Washington et Riyad sur l'« empreinte d'Al-Qaïda ». La nébuleuse aurait donc attendu l'annonce du départ des troupes américaines d'Arabie saoudite pour agir, alors qu'elle a toujours dénoncé leur présence ? Le secrétaire général d'Interpol, Ronald Noble, a en tout cas souligné mercredi que ces nouvelles attaques démontraient que « la lutte » contre le réseau Al-Qaïda « était loin d'être terminée ». D'autant plus que la menace semble venir de partout, à l'image de cet attentat à la bombe survenu mercredi dans un tribunal yéménite. L'explosion, qui a fait plusieurs blessées, a visé l'endroit où un suspect d'Al-Qaïda a été condamné à mort samedi dernier pour le meurtre de trois missionnaires américains, à Djibla, à 125km au sud de Sanaâ.