Les autorités suisses, qui détiennent huit suspects présumés proches d'Al-Qaïda, se sont servies pour leur enquête de numéros mémorisés dans des téléphones portables retrouvés en Arabie Saoudite après les attentats du 12 mai dernier à Riyad (35 morts), a-t-on appris lundi de sources concordantes. «Certains des hommes aux mains de la police fédérale ont voyagé en Afghanistan comme les terroristes auxquels ils ont fourni de faux papiers", croit savoir le journal genevois "Le Temps" dans son édition de lundi. "Les huit suspects, qui sont interrogés dans un lieu tenu secret, auraient pu être informés à l'avance des attaques." Ces huit individus, décrits comme non-suisses, ont été interpellés lors d'opérations policières menées jeudi dernier dans cinq cantons. Il s'agirait des premières arrestations hors d'Arabie saoudite dans l'enquête sur les attentats de mai, attribués -comme l'attentat-suicide qui a fait 17 morts et 122 blessés le 8 novembre- au réseau Al-Qaïda. Des responsables suisses ont révélé qu'une enquête avait été ouverte côté helvétique huit jours seulement après les attentats de mai en raison de la présence d'un ressortissant suisse parmi les victimes. Un arrêt de la Cour suprême suisse, passé inaperçu en octobre, fait apparaître que ces investigations ont été lancées en raison notamment d'appels téléphoniques passés par l'un des terroristes présumés en Arabie Saoudite. "Un numéro a été découvert dans la mémoire des téléphones portables de l'un des terroristes présumés d'une cellule d'Al-Qaïda et il pourrait avoir été destiné à X", peut-on lire dans ce document. La personne dissimulée derrière ce "X" est une femme non-identifiée résidant en Suisse, qui a été blanchie de toute accusation de soutien à une organisation terroriste lors de l'enquête, précise-t-on de sources judiciaires. Selon "Le Temps", les raids opérés jeudi dernier ont fait suite à "plusieurs mois d'écoutes téléphoniques et des milliers d'heures de surveillance". L'hebdomadaire "SonntagsZeitung" a pour sa part avancé dimanche que les suspects avaient fourni à Al-Qaïda des documents et de l'argent, tout en se tenant prêts à perpétrer eux-mêmes des attentats-suicides. Si les autorités suisses ont refusé de révéler l'identité de ces individus, la presse a fait état de ressortissants d'Egypte, Somalie, Yémen, Maroc, Algérie et Bosnie.