Les affrontements entre la sécurité saoudienne et les groupes armés se poursuivent dans le pays. Dimanche dernier, un accrochage entre la police et un groupe armé a duré plus de douze heures, faisant huit morts et quinze blessés. À l'issue d'un siège de 24 heures à Al-Ras, dans le nord du Royaume, huit suspects armés ont été tués et quinze policiers grièvement blessés dans un accrochage qui a duré plus de 12 heures avec les forces de sécurité saoudiennes. Le ministère de l'Intérieur a démenti qu'un policier ait été tué, comme on avait pu l'indiquer sur place. Il s'agit d'un des affrontements les plus sanglants depuis deux ans entre les autorités saoudiennes et les islamistes qui passent pour relever du mouvement Al Qaïda d'Oussama ben Laden. En effet, la localité d'Al-Ras a été cernée par les policiers depuis dimanche matin, où se sont réfugiés des suspects recherchés par les autorités. Jusqu'à l'heure de la rédaction de cet article, des coups de feu retentissent toujours. De ce fait, le bilan reste provisoire, selon une télévision arabe. «L'opération se poursuit. Les forces de sécurité encerclent les suspects retranchés dans un immeuble en construction. Il y a encore des tirs depuis l'endroit assiégé (..) Les terroristes résistent, mais la résistance s'affaiblit", a déclaré à l'Associated Press, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, le général de brigade Mansour Al-Turki. Le porte-parole a toutefois affirmé qu'il n'était pas en mesure de préciser le nombre exact de suspects tués depuis le déclenchement de l'accrochage dimanche matin. Il a ajouté que les islamistes retranchés dans un complexe du quartier de Djaouazat avaient jeté des grenades sur les assiégeants. Le nombre des tués reste toujours incertain. Alors que la télévision à capitaux saoudiens Al-Arabiya, basée à Dubaï, a fait état lundi de huit morts, tous des suspects, le quotidien arabe, également à capitaux saoudiens «Asharq Al-Awsat» parlait de six morts. Le gouverneur de la province de Qassim, le Prince Fayçal ben Bandar Ben Abdel Aziz, au cours d'un entretien avec la télévision Al-Arabiya, avait également affirmé, dans la soirée des événements, que deux autres hommes armés seraient toujours retranchés dans un immeuble en construction. Le dernier accrochage a commencé lorsque cinquante membres de la police eurent lancé un raid contre une maison dans la ville d'Al-Rass dans la province d'Al-Qassim, à 320 km au nord de la capitale Riyad. Les forces de sécurité ont évacué en fin d'après-midi une école primaire située à proximité de la maison assiégée. Ces affrontements viennent suite aux multiples opérations que mènent les autorités nationales dans la lutte contre les groupes armés qui ont été les acteurs de plusieurs événements tragiques qu'a connus le pays. Depuis mai 2003, et surtout dans la capitale Riyad, les violences ont varié entre attentats suicide, enlèvements et batailles rangées avec les forces de l'ordre. Cette série d'attentats et d'attaques a, notamment, ciblé des intérêts et des ressortissants occidentaux installés en Arabie Saoudite. Cette vague de violence a fait 221 tués, dont 92 suspects, 90 civils et 39 policiers depuis mai 2003. Le 12 mai 2004, des attentats suicide ont été commis contre des résidences abritant des Occidentaux à Riyad. Le bilan des morts et des blessés était plus de 30 morts, dont des Américains, Saoudiens, Philippins, deux enfants jordaniens, un Libanais, un Suisse et neuf kamikazes ainsi que 200 blessés. Quelques jours plutard, plus exactement, le 30 mai 2004, 22 personnes dont 19 étrangers, principalement occidentaux, ont été tués à Khobar au Nord-Est du royaume. Le cycle de la violence politique en Arabie Saoudite s'est intensifié de façon significative depuis l'invasion de l'Irak, il y a un an et la «guerre au terrorisme» menée par le gouvernement américain.