A partir du début du mois de décembre, donc dans quelques jours seulement, entrera en vigueur une disposition légale instaurant l'obligation de procéder à un audit énergétique. Tous les cinq ans, les entreprises dépassant un certain seuil de consommation d'énergie, 1.500 tep pour l'industrie et 500 tep pour les activités tertiaires, devront se soumettre à des opérations d'inspection de leurs installations qui seront effectuées par des organismes d'audit spécialisés, externes, indépendants et dûment agréés par l'administration publique. C'est un grand pas pour le Maroc qui s'est engagé depuis des années dans une politique énergétique courageuse et avant-gardiste. Objectif : baisser la part des énergies fossiles, s'affranchir de la dépendance de sources externes et alléger par la même occasion les finances publiques trop alourdies par la facture d'importation des combustibles. La mesure vient également apporter de la cohérence dans la mesure où, de l'autre côté, le Maroc a engagé des investissements colossaux dans les programmes d'énergies renouvelables. L'efficacité énergétique supposant aussi une meilleure utilisation de la ressource, il était donc parfaitement logique que les opérateurs économiques soient également associés même de force s'il le faut à l'effort national. Naturellement, l'obligation de l'audit énergétique suppose qu'il y ait derrière des mesures que l'administration doit prendre. Sinon, une telle démarche serait vide de sens. Il appartient à l'Etat donc de savoir utiliser un tel outil pour instaurer une équité dans le traitement. Sanctionner les opérateurs qui ne se soumettent pas à l'audit ou dont les installations sont défaillantes doit être accompagné d'une carotte pour les bons élèves. Pourquoi pas des remises sur la facture énergétique de fin de mois ? Cela ferait beaucoup de bien pour la compétitivité à l'export…