Le Maroc est un pays extrêmement riche en biens susceptibles d'être proposés pour inscription dans la liste du patrimoine mondial, a affirmé, récemment à Rabat, le responsable du programme culture au Bureau de l'Unesco pour le Maghreb, Karim Hendili. «Le patrimoine mondial et le Maroc, c'est une longue histoire», a souligné M. Hendili dans une déclaration à la MAP en marge d'une journée d'étude organisée par l'Académie du Royaume du Maroc, l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP) et la Direction du patrimoine (ministère de la culture), sur «le projet d'inscription du bassin Oued Noun en tant que site de patrimoine mondial». Le Maroc a ratifié la Convention du patrimoine mondial en 1975, a-t-il affirmé, notant que c'est le pays de la région Mena qui a le plus de sites inscrits dans la liste du patrimoine mondial, le 3ème en Afrique. «Il y a beaucoup de sites préhistoriques exceptionnels au Maroc, outre les ensembles urbains, les systèmes oasiens, les sites géologiques, les sites du patrimoine industriel, ainsi qu'une grande diversité en termes de patrimoine issu de la période coloniale», a poursuivi le responsable, déplorant que la plupart des sites marocains inscrits dans la liste du patrimoine mondial soient urbains, aux dépens des sites naturels. La proposition de l'inscription d'un bien sur la liste du patrimoine mondial est une aventure, un engagement sur un long voyage passionnant et l'occasion de redécouvrir le site sous l'angle du patrimoine mondial, a-t-il dit. C'est une expérience très importante qui fait appel à des compétences très diverses telles que des historiens, des géologues, des archéologues, des géographes, des urbanistes, entre autres, a-t-il ajouté, jetant la lumière sur la complexité de cette entreprise puisque «les exigences de la Convention du patrimoine mondial sont très hautes». Pour sa part, l'enseignant-chercheur à l'Institut universitaire de la recherche scientifique relevant de l'Université Mohammed V de Rabat, Mustapha Naimi, a fait savoir que le bassin Oued-Noun est un espace unique qui jouit d'une position stratégique qui lui a conféré un rôle économique majeur comme carrefour commercial pour les caravanes. Rappelant que cette zone combine les espaces sédentaires des oasis et les activités nomades, M. Naimi a insisté sur la nécessité de valoriser et de promouvoir cet espace qui a contribué à l'enrichissement de l'architecture nationale. Ce projet s'inscrit dans le cadre de l'aménagement de l'espace et des composantes du patrimoine matériel et immatériel de la région dans le but de renforcer la capacité de cet espace à attirer les investisseurs, a-t-il souligné. La question de l'investissement est perçue sous un angle global en prenant en considération la préservation de l'identité locale, comme étant le levier majeur à même de garantir un développement durable, a-t-il affirmé.