Le chef de file du Parti Populaire espagnol aux Iles Canaries effectue une visite au Maroc qu'il qualifie d'officielle alors qu'il n'est pas passé par les canaux officiels pour son organisation. Un déplacement de dimension pré-électorale… Le maire de Las Palmas (Iles Canaries), José Manuel Soria, entame aujourd'hui une visite au Maroc où il devrait rencontrer des personnalités politiques marocaines. Cette visite, qui a été annoncée par Soria vendredi dernier dans une déclaration à la presse, entre dans le cadre de sa nouvelle politique de rapprochement avec le Maroc. Président du Parti Populaire aux Iles Canaries et député pour ce parti au Parlement local de l'archipel, Soria a été dernièrement nommé candidat de son parti pour les élections autonomiques prévues le 25 mai prochain en Espagne. Ayant pour ambition d'être élu président du gouvernement autonome, le député canarien s'est fixé pour objectif de faire du rapprochement avec le Maroc le cheval de bataille de sa pré-campagne électorale. Ainsi, sachant que l'actuel président du gouvernement canarien et chef du parti Coalition Canarienne (CC), Roman Rodriguez est un fervent défenseur de la thèse séparatiste du Polisario, Soria a décidé de se démarquer par cette "volonté" de développement de la coopération avec le Maroc. D'ailleurs, il s'agit d'une exigence des hommes d'affaires canariens qui, pour des raisons de proximité géographique, sont conscients du fait qu'il ne peut y avoir de véritable épanouissement économique de l'archipel sans rapprochement politique avec le Maroc. Mais, il faut rappeler que le maire de Las Palmas qui se rend aujourd'hui au Maroc est aussi pro-Polisario que Rodriguez. En décembre dernier, il était l'un des instigateurs et co-signataires de la fameuse résolution du Parlement canarien défendant la thèse séparatiste des polis ariens de Tindouf. Pour les observateurs de la vie politique des Iles, cette visite revêt un caractère symbolique et ne peut avoir un véritable impact sur l'opinion publique locale. Cet aspect symbolique est évident puisqu'un simple aperçu sur le "programme" de la visite laisse entendre qu'il cherchait juste à effectuer une visite sans que le contenu lui importe. Ainsi, le programme annoncé par le député consiste en une rencontre, successivement, avec le président de la communauté urbaine de Rabat, Omar Bahraoui, l'ambassadeur espagnol, Fernando Arias Salgado, le ministre d'Etat, Abbas El Fassi, et le ministre istiqlalien du tourisme, Adil Douiri. Selon des sources informées, ce voyage serait directement organisé par le représentant de la diplomatie espagnole à Rabat en faveur du candidat canarien sans passer par les canaux officiels censés être informés dans le cas de visites des personnalités politiques étrangères.