Une nouvelle nomination vient remédier à l'absence d'une action diplomatique marocaine ciblée face à la forte présence des séparatistes du Polisario aux Iles Canaries. Un cadre diplomatique originaire du Sahara est nommé consul général à Las Palmas. Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération vient de nommer un nouveau responsable diplomatique aux Iles Canaries. Il s'agit de Abderrahmane Laibek qui a été désigné consul général du Maroc dans l'archipel canarien. Le nouveau représentant diplomatique est un ingénieur de formation et a fait carrière dans les affaires étrangères depuis quelques années. Originaire du Sahara, de la tribu Tidrarine, il a été député en 1977, avant de partir dans les camps de Tindouf. Après son retour à la mère-patrie, il collabore, durant les années quatre-vingt-dix, avec l'Organisation des Nations Unies dans les commissions d'identification chargées d'établir les listes des votants pour le référendum sur le Sahara. Selon des sources informées, le nouveau consul général commencerait sa mission à Las Palmas avant la mi-février. Cette nomination entre dans le cadre de la nouvelle tendance du gouvernement marocain en ce qui concerne les nominations de représentants diplomatiques dans certaines villes espagnoles où il y a une forte présence du Polisario. La nouvelle stratégie consiste en la nomination de ralliés à la mère-patrie afin qu'ils puissent faire face aux campagnes médiatiques entrant dans le cadre de la propagande du Polisario. Rappelons que les séparatistes du Polisario jouissent d'une grande liberté d'action dans les Iles Canaries au point de transformer l'archipel en un "Tindouf bis". Ils ont pu par ailleurs avoir de grands alliés parmi certains politiciens canariens dont le président du gouvernement autonome, Roman Rodrìguez. Mais l'exemple le plus flagrant de cette alliance reste celui du président de "Coalition Canarienne" (CC), Carmelo Ramirez. Ce leader du parti régional canarien au pouvoir dans l'archipel est considéré comme le premier allié du Polisario. Dernièrement, rappelle-t-on, alors que le Maroc et l'Espagne s'apprêtaient à normaliser leurs relations diplomatiques, Ramirez a effectué un voyage aux camps de Tindouf, en Algérie, où il a participé à la création d'une "association hispano-algérienne de soutien au Polisario". Une action qui vient d'être vivement critiquée par le président du Parti Populaire dans les Iles Canaries, José Manuel Soria, qui a déclaré, vendredi dernier, que "l'hostilité du gouvernement canarien à l'égard de Rabat ne devrait plus durer". Pour Soria, le président du gouvernement des Canaries, Roman Rodriguez est appelé à demander à Ramirez de "mettre fin à ses voyages à Tindouf" qui ne font que porter préjudice aux relations de l'archipel avec Rabat. "Le gouvernement des Canaries, contrôlé par CC, est obligé, plus que n'importe quelle autre Communauté autonome espagnole, à avoir de bonnes relations avec le Maroc, non seulement dans le domaine économique, mais aussi dans la coopération culturelle et institutionnelle", a-t-il déclaré. S'agissant de la position de son parti, il a affirmé que si le PP était élu à la tête de cette communauté autonome lors des élections du 25 mai prochain, il ferait des relations de l'archipel canarien avec le Maroc une priorité. "Le Maroc doit être un pays allié des Canaries et non pas un ennemi", a-t-il expliqué. Cette position du président du Parti Populaire aux Iles Canaries revêt une grande importance, étant donné que le PP est la deuxième force politique dans l'archipel.