La nomination de Abderrahmane Leibek, ex-membre du polisario, à la tête du consulat général du Maroc à Las Palmas entrait dans le cadre de la nouvelle stratégie de la diplomatie marocaine. En janvier 2003, le consulat général du Maroc à Las Palmas recevait un message annonçant la nomination d'un nouveau consul général en remplacement de Azzouz Abou El Koroum, dont le départ avait coïncidé avec le rappel pour consultation de l'ambassadeur du Maroc à Madrid, le 28 octobre 2001. Mais, le nouveau consul général n'arrivera à Las Palmas que vers la fin du mois de mai 2003. Sa nomination avait été interprétée comme une action visant à organiser une contre-offensive contre les représentants du Polisario aux Ils Canaries. En effet, Abderrahmane Leibek est originaire des provinces du sud et il fait partie des ex-membres du polisario qui sont rentrés au Maroc dans le cadre de l'appel lancé par feu SM le Roi Hassan II : "La patrie est clémente et miséricordieuse". Né à Dakhla en 1948, il a rejoint le Front polisario en 1979, où il a travaillé comme responsable du "Croissant-Rouge sahraoui" et ce avant d'être nommé directeur de la fameuse école d'endoctrinement du Polisario appelée "L'école du 27 février". Certains lui prêtent une proximité avec le Premier ministre Driss Jettou. Le représentant diplomatique du Royaume à Las Palmas a une formation d'ingénieur des mines, mais depuis son retour à la mère-patrie en 1990, il a fait carrière au ministère des Affaires étrangères. Originaire du Sahara, de la tribu Tidrarine, il a été député au Parlement en 1977 avant de partir dans les camps de Tindouf et de rejoindre le polisario. Après son retour au Maroc, il collabore, durant les années quatre-vingt-dix, avec l'Organisation des Nations unies dans les commissions d'identification chargées d'établir les listes des votants pour le référendum sur le Sahara marocain.