Sa «clientèle» préférée était les rêveurs de l'eldorado et les chômeurs auxquels elle promettait monts et merveilles. Nous sommes à la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca. Au box des accusés se tient une jeune femme de trente-huit ans, mère célibataire d'un enfant de quatorze ans, poursuivie, en état d'arrestation, pour escroquerie. A l'instar de la majorité des escrocs, elle se disculpe tout en précisant au juge qu'elle n'a jamais rencontré les plaignants qui ont répondu favorablement à la convocation du tribunal. Seulement, le magistrat qui examine son dossier lui rappelle qu'elle a déjà purgé une peine de dix-huit mois pour le même motif. A ce propos, elle explique au tribunal qu'elle a renoncé définitivement à l'escroquerie dès qu'elle a quitté la prison. Mais, ses victimes qui présentent tour à tour leurs témoignages attestent qu'elle les a arnaqués. Sa «clientèle» préférée était les rêveurs de l'eldorado et les chômeurs auxquels elle promettait monts et merveilles contre des sommes d'argent allant de 10 à 30 mille dirhams. Elle assurait à ses victimes qu'elle possédait des contrats de travail dans les pays du Golfe et en Europe ainsi qu'elle entretenait des relations avec des personnalités bien placées qui pouvaient les recruter dans des établissements publics. Mais une fois en possession de l'argent, elle se volatilisait, ne donnant plus signe de vie. Malgré les témoignages accablants des victimes, elle a continué à se disculper. En vain. Elle a été condamnée à deux ans de prison ferme.