Sur les 612.000 personnes en situation de handicap au Maroc, seulement 83.000 sont employées, soit un taux de 13,6%. Les chiffres sont entérinés, jeudi à Rabat, par Abdelrhafor El Allame, membre de la commission permanente des curricula, programmes, formations et outils didactiques, relevant du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), en s'appuyant sur les chiffres de la 2ème enquête nationale consacrée à ces personnes en 2014. Celle-ci étant l'étude récente dédiée à cette catégorie. L'intervenant, qui présentait le projet d'avis du conseil à propos de l'enseignement de cette couche sociale, indique également que les filles employées représentent 9%. Dans les milieux rural et urbain, le taux des personnes employés en situation de handicap est respectivement de 16,5% et 11,3%. Quant à la scolarisation, elle est de 66% pour les personnes qui ne sont pas scolarisées. Les filles y représentent une plus grande proportion. Dans les milieux urbain et rural, les personnes scolarisées sont de 50% et 49%. Pire encore, seulement 15% des personnes en situation de handicap sont scolarisées. 9,5% ont poursuivi un enseignement au lycée et 1,8% ont un niveau d'enseignement supérieur. De leur côté, les programmes d'alphabétisation participent à l'enseignement de ces personnes ne contribuent qu'à hauteur d'1%. Des chiffres qui font froid dans le dos. «Aussi, c'est la catégorie qui bénéficie le moins de services», enchaîne M. El Allame. L'orateur, qui pointe du doigt l'offre éducative réduite, met également l'accent sur la piètre qualité de l'enseignement vu l'inadaptation des espaces et des programmes destinés à cette caste. L'intervenant, qui ne manque pas, de plus, d'évoquer les difficultés auxquelles font face ces personnes dans le milieu rural, fait ressortir la responsabilité de l'Etat, l'absence de soutien social, le manque de communication entre les écoles et les parents ainsi que la non-implication du secteur privé, le manque de formation des ressources humaines pour l'éducation de ces individus. M. El Allame met également l'accent, lors de la présentation du projet d'avis, sur les écueils en gestion de la situation de ces personnes. Dans ce sens, il relève des implications politiques contre des pratiques au ralenti, des initiatives sectorielles contre un manque de coordination, une conscience en termes de droits contre des perceptions, ainsi que l'existence de plusieurs données contre un manque de coordination entre ces données. C'est pourquoi le Conseil recommande, dans ce projet d'avis, «un enseignement inclusif selon des politiques coordonnées avec un soutien financier à ces personnes». Le document préconise également le développement global des capacités des acteurs d'enseignement de ces individus. Le Conseil recommande, de plus, un enseignement équitable avec qualité en créant un comité de suivi dans les établissements scolaires, ainsi que l'élaboration d'un projet pédagogique personnel avec un investissement en technologies. De même, le CSEFRS préconise de créer de nouveaux métiers éducatifs. Il recommande également une qualification socio-professionnelle inclusive. Comme il préconise la création de centres spécialisés et l'organisation de plans de sensibilisation autour de l'enseignement de ces personnes voire l'élaboration d'un plan national de sensibilisation. De plus, le conseil recommande, entre autres, de procéder à «une nouvelle enquête nationale». A bon entendeur.