Dimanche, les dernières incursions israéliennes en territoire palestinien se sont soldées par sept nouvelles morts. Le même jour, Ariel Sharon a annoncé un accord avec le parti ultra-nationaliste PNR en vue du nouvel Exécutif. En moins de 24 heures, dimanche, sept Palestiniens sont venus s'ajouter au bilan déjà lourd provoqué par les intenses opérations menées par l'armée israélienne depuis une dizaine de jours. Lancée à l'aube, la dernière incursion a frappé la localité de Beit Hanoun, dans le nord de la Bande de Ghaza, désormais totalement réoccupée. Cinq personnes, dont un policier de 27 ans et deux jeunes de 18 et 15 ans, ont alors été tuées et au moins dix autres blessées par des tirs israéliens. Quatre maisons -dont une appartenait à un militant du Djihad islamique et une autre à un membre du Hamas- ont également été dynamitées dimanche matin lors de cette opération qui se poursuivait encore à la mi-journée. L'armée israélienne définit d'ailleurs cette méthode -qui s'est soldée par la destruction d'au moins 150 maisons depuis août dernier- de «politique dissuasive» destinée à éviter de nouveaux attentats. L'incursion de Beit Hanoun a, quant à elle été présentée comme un acte de représailles aux tirs de roquettes lancés des militants du Hamas vers l'Etat hébreu. Lors de la réunion du cabinet israélien dimanche, le ministre de la Défense, Shaoul Mofaz, a annoncé qu'elle continuerait tant que «la menace de ces tirs n'aura pas été écartée». Très tôt dimanche, un autre Palestinien a également été tué dans le sud de la bande de Gaza. «Armé d'un fusil d'assaut et de grenades», il aurait tenté de s'infiltrer dans la colonie juive de Netzarim, selon l'armée. Enfin, un adolescent de 14 ans, grièvement touché samedi par des tirs de soldats israéliens à Naplouse, a succombé à ses blessures dimanche. Deux autres Palestiniens avaient été tués lors de cette même opération lancée depuis jeudi dans la vieille ville de Cisjordanie, et qui vise à capturer des Palestiniens recherchés et à saisir des armes. Ces violences ont redoublé tout au long de la semaine dernière au moment où les différentes factions palestiniennes peinent à trouver un accord sur une éventuelle trêve d'un an de l'Intifada. Les discussions inter-palestiniennes devraient d'ailleurs reprendre cette semaine au Caire, selon le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Mahmoud Abbas. L'espoir d'un accord y est toutefois infime, le Hamas -particulièrement visé depuis une semaine par Israël- et le Djihad islamique exigeant que l'Etat hébreu cesse de tuer des Palestiniens avant de pouvoir signer un cessez-le-feu. Une exigence que l'accord passé dimanche entre le Likoud et le parti national religieux ultra-nationaliste, rend certainement caduque. Le PRN, qui milite pour la colonisation des zones occupées par Israël en 1967, a accepté de faire partie du nouvel exécutif Sharon. Le parti travailliste , qui plaide pour un retour aux pourparlers de paix, a par conséquent mis un terme à toute négociation en vue d'un éventuel gouvernement d'Union nationale. Un gouvernement qui prend un visage de plus en plus radical, même si le Premier ministre reconduit doit encore attendre le ralliement du parti centriste Shinui -qui devait avoir de nouvelles consultations ce dimanche avec le Likoud- avant d'obtenir la majorité des sièges de la Knesset.