Les objectifs d'emploi escomptés par le Plan d'accélération industrielle (PAI) seront bouclés cette année. Et pour cause, de nombreux projets seront mis en marche dans les prochains mois. On note l'inauguration de 22 unités industrielles à Kénitra et 26 autres à Tanger dont un énorme complexe de textile qui ouvrira officiellement ses portes la semaine prochaine. Ces annonces ont été faites par Moulay Hafid Elalamay en marge de sa participation aux «Industry metting days» qui prendront fin ce mardi à Casablanca. Intervenant autour de la formation, le ministre de l'industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique a dressé un bilan d'étape de la contribution de la stratégie industrielle dans la création de l'emploi qualifié dans le secteur et ce depuis la déclinaison de la nouvelle vision industrielle en 2014. Il s'avère que les objectifs fixés ont été atteints à hauteur de 81%, soit 405.496 postes créés contre un objectif de 500.000 prévu à l'horizon 2020. C'est témoigner du rôle de la formation pour doter le secteur de compétences qualifiées ainsi que de la dynamique que connaît l'industrie nationale dans toutes ses composantes. «L'industrie est en train de prendre son envol à tous les niveaux, non seulement pour les nouveaux métiers mais également pour les plus anciens à l'instar du textile qui reprend des couleurs et affiche durant ces trois dernières années des taux de progression à deux chiffres», précise le ministre dans son allocution. L'élan de création d'emploi industriel a pris un rythme ascendant depuis 2016. Après 64.303 créations en 2014 et 58.962 en 2015, environ 80.138 postes ont été créés en 2016 pour atteindre les 108.039 en 2017 et 94.054 en 2018. Se référant au ministre de l'industrie, le dernier chiffre est amené à augmenter une fois les données y afférentes se consolident. La répartition par genre fait ressortir la création de 199.260 emplois pour les femmes et de 206.236 pour les hommes dans l'industrie marocaine entre 2014 et 2018. Ce cap a été marqué par la création de 10,4% de nouvelles entreprises ayant à elles seules permis la création de 21,5 % nouveaux emplois. La troisième édition de l'Industry meeting days Morocco s'est également intéressée à l'innovation industrielle comme catalyseur d'emploi, notamment au niveau régional. A ce propos Moulay Hafid Elalamay a mis l'accent sur la nécessité d'adopter les nouvelles approches technologiques (intelligence artificielle, réalité augmentée, Internet des objets…) en vue de suivre le trend de la compétitivité et faire du Maroc un partenaire de choix. «L'industrie au Maroc a intérêt à rentrer dans cette industrie 4.0 voire 5.0. Nous irons de plain-pied dans les métiers de demain offrons à nos jeunes des opportunités professionnelles ici et ailleurs», précise-t-il. Le patronat adhère pleinement à cette nouvelle orientation. «L'industrie 4.0 doit être l'horizon vers lequel nous devons nous tourner ensemble de manière beaucoup plus engagée et déterminée», souligne pour sa part Mohamed Fikrat, vice-président de la CGEM en charge de la dynamique économique des territoires. Et de préciser qu' «il est nécessaire d'impliquer le système académique, le système d'enseignement supérieur ainsi que de former à cela les professeurs et des chercheurs parties prenantes extrêmement importantes pour le développement de notre système économique». Un avis partagé par Rosalia Arteaga, ancienne présidente de l'Equateur, invitée d'honneur de cet événement. Mme Arteaga a indiqué que le plus grand challenge aujourd'hui est que les professeurs réveillent la créativité et la curiosité des jeunes pour les préparer aux grandes mutations industrielles et économiques que connaît le monde. La troisième édition d'ndustry meeting days organisée par Industrie du Maroc a été également une occasion pour le magazine de lancer une nouvelle plateforme de recrutement dédiée à l'industrie. Baptisée «Emploipro.ma», elle apportera une réponse aux besoins des industriels en matière d'emploi. Elle aura pour mission de recenser les offres existantes sur le marché et connaître les besoins spécifiques des industriels en termes de profils adéquats.