Moulay Hafid Elalamy vient de rendre publics les chiffres du plan d'accélération industrielle A la veille de sa date d'échéance, le Plan d'accélération industrielle semble bien avoir rempli ses objectifs d'employabilité. L'objectif fixé a été réalisé à hauteur de 81%. C'est du moins ce qu'annonce le département de tutelle. Le ministère de l'industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique a mené une étude sur la base de données recueillies auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) permettant d'examiner le positionnement du secteur en tant que pourvoyeur d'emplois et vecteur de croissance et de développement. «L'investissement qui se démultiplie dans l'industrie et la base de production qui s'enrichit de nouveaux métiers créent une demande croissante en ressources spécialisées et requièrent un effort constant d'adéquation entre l'offre et la demande sur le marché de l'emploi», peut-on relever du ministère de l'industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique. Et de poursuivre:«Le positionnement affirmé du secteur industriel en tant que levier de création d'emplois et d'insertion professionnelle des jeunes se trouve aujourd'hui fortement appuyé par le déploiement de la feuille de route pour le développement de la formation professionnelle qui dote les 12 régions du Maroc de cités de métiers et de compétences permettant ainsi de répondre à un besoin croissant en profils ciblés dans les filières industrielles». L'étude dont les résultats viennent d'être révélés met en exergue une dynamique de création d'emplois intensifiée au cours des quatre dernières années. Se référant au département de Moulay Hafid Elalamy, la stratégie industrielle aurait créé 405.496 nouveaux emplois entre 2014-2018. Les créations ont suivi un trend différencié. Les évolutions annuelles ont été comme suit : 64.303 nouveaux postes en 2014, 58.962 en 2015, 80.138 en 2016, 108.039 en 2017 et 94.054 en 2018. En s'appuyant sur ces chiffres, le département de l'industrie révèle que les entreprises créées depuis 2014 représentent plus de 20% des créations d'emplois sur la période 2014-2018. L'étude démontre par ailleurs que 49% des emplois créés sont occupés par des femmes, soit plus de 199.260 femmes ayant fait leur entrée au secteur ces quatre dernières années. L'étude a par ailleurs permis d'analyser la dynamique d'emploi par secteur. L'automobile arrive en tête des secteurs ayant connu cette effervescence de créations. Avec les 116.611 nouveaux postes créés dans le secteur entre 2014-2018, l'automobile détient 28,8% du total des créations d'emploi dans le cadre du Plan d'accélération industrielle. Le textile arrive en deuxième position dotant l'industrie de 79.300 nouveaux emplois sur ladite période. Le secteur détient ainsi une part de 19,6% devançant ainsi l'offshoring. Ce dernier détient 17% de la structure globale de la création d'emploi entre 2014-2018, soit 69.932 nouveaux postes en 4 ans. Le secteur agroalimentaire arrive en quatrième position en termes de création détenant ainsi une part de 15,6% depuis le lancement de la nouvelle stratégie industrielle. L'agroalimentaire a permis d'injecter 63.198 postes dans le paysage industriel contre 19.776 nouveaux postes pour la métallurgie-mécanique, 11.302 postes pour les matériaux de construction. En revanche, seulement 8.636 postes ont été créés au niveau du secteur aéronautique. Il en est de même pour la parachimie qui compte la création de 8.019 emplois sur la période 2014-2018. Les résultats de l'étude ont par ailleurs confirmé des performances analogues à l'export. Les exportations du Royaume sont passées de 161 milliards dirhams en 2013 à 240 milliards dirhams en 2018, soit une hausse de 50% en cinq ans. A cet effet, les exportations des dérivés du phosphate sont passées sur la même période de 28,2 milliards de dirhams à 43,4 milliards de dirhams à fin 2018. Celles de l'industrie alimentaire se sont établies à 32,3 milliards de dirhams contre 21,5 milliards de dirhams en 2013. Le textile et cuir a vu ses exportations en 5 ans passer de 32 milliards de dirhams à 38,6 milliards de dirhams. Un saut considérable a été en revanche observé au niveau des deux secteurs qui constituent les principaux leviers de l'industrie marocaine. Citons à cet effet l'automobile dont les exportations ont culminé à 65,1 milliards de dirhams en 2018 contre 7,2 milliards de dirhams en 2013 et l'aéronautique dont les ventes à l'export ont doublé sur ladite période pour atteindre les 13,9 milliards de dirhams en 2018 contre 6,9 milliards en 2013.