Le ministre de l'industrie, de l'Investissement, du Commerce et de l'Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy, a exhorté les acteurs économiques pour l'élaboration de la nouvelle charte de l‘investissement, lors de la 1ère édition d'Industry Meeting Day Morocco, organisée, la semaine dernière à Casablanca. Pour ce faire, le ministre de tutelle, mise sur son Plan d'accélération industrielle pour faire de l'industrie un pilier de la croissance. La première édition d'Industry Meeting Day Morocco ouvre des perspectives d'échanges pour une meilleure réflexion sur les potentialités. Avec le Plan d'accélération industrielle (PAI) le ministre de tutelle exprime son engagement pour un vrai décollage des secteurs industriels afin de réaliser, voire dépasser les objectifs du Plan 2014-2020. Il s'agit d'une rencontre d'affaires annuelle qui met la lumière sur l'état actuel de l'industrie marocaine ainsi que les perspectives d'avenir. Plus de 400 dirigeants des plus grandes entreprises marocaines ont répondu présents pour assister aux débats et participer aux B to B, lors de cette manifestation où le modèle industriel indien est à l'honneur avec la présence effective de NirmalaSitharaman, ministre d'État pour le commerce et l'industrie de l'Inde. Modèle indien Il est à rappeler que le modèle indien est très développé, ce pays a pris une bonne longueur d'avance en matière d'intégration digitale comme en matière de NTIC. Conscient des défis qui restent à relever et tout en énumérant les réalisations de la politique marocaine de promotion de l'industrie, Elalamy n'a pas fait l'impasse sur les faiblesses. Il en a relevé la formation des ressources humaines dans certains secteurs qui ont perdu de leur éclat au fil du temps. Il a aussi parlé du risque de perte de confiance face aux difficultés de parcours. La création d'emplois est aussi un casse-tête inhérent à tout programme industriel car il faut que les investissements autant publics que privés dans le secteur se traduisent par un nombre satisfaisant d'opportunités d'emploi créés à l'horizon. A ce propos, le dernier rapport de la Banque mondiale sur le Maroc est clair, il faut savoir que ce que le Maroc gagne en intégration industrielle, sans prétendre compenser l'impératif de création d'emplois, profite au pays à moyen et à long termes, notamment en impact positif sur la balance commerciale. Le ministre en convient, le Maroc avait besoin d'1,3 million de postes d'emploi industriels sur 10 ans et ceci à partir de 2014, année de lancement du PAI. La décision a donc été prise et les moyens requis sont mis en exécution pour créer 500.000 emplois à l'horizon 2020. C'est un objectif ambitieux sachant que seulement 75.000 emplois ont été créés dans le secteur sur les 20 dernières années. Cette volonté est en harmonie avec l'objectif de porter la part de l'industrie dans le PIB national de 14 à 23% en 2020. Elalamy a indiqué à ce propos que depuis 2014, seulement, 45 écosystèmes ont été créés dans 12 secteurs industriels, c'est insuffisant. Ecosystème et taux d'intégration Nonobstant, le secteur de l'automobile a joué le rôle de locomotive puisqu'il était le premier à se lancer dans l'expérience des écosystèmes. C'est le premier secteur exportateur au Maroc avec 60 MMDH et un objectif tranquillement réalisable de doubler cette performance en 2020 pour atteindre 120 MMDH. Or, le plus important, c'est le taux d'intégration soutiré après d'âpres négociations menées avec brio par le ministre de tutelle : 65% avec Renault et 2 MMDH d'achat de pièces au Maroc combiné à 1 MMDH d'achat à travers PSA. Ce dernier a mis en place au Maroc un centre de recherche avec une capacité de 1.500 ingénieurs et la possibilité de doubler cet effectif dans les prochains mois. Heureusement que le Maroc est devenu également une destination de choix pour le secteur de l'aéronautique avec des noms à forte résonance comme Boeing, Airbus et, avant eux, Bombardier. Et pour marquer davantage cette politique volontariste de faire de l'industrie une locomotive pour l'économie, le PLF 2017 prévoit l'exonération de l'IS pendant 5 ans au profit des industries naissantes abstraction faite de leur taille. Idem pour le statut de l'exportateur indirect qui donne accès à des exonérations fiscales. Par ailleurs, le ministre a exhorté les acteurs économiques à l'élaboration de la nouvelle charte de l'investissement qui offre un appui différencié en fonction des régions. M. R.