«Le 8ème sommet Africités est celui de la maturité». Les propos de Soham El Wardini, présidente du comité politique du sommet et de l'organisation Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLU), en ouverture mardi de cet événement qui se poursuit, sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, jusqu'au 24 novembre à Marrakech, sont pertinents. Ils le sont de par l'expérience accumulée par cette manifestation triennale, qui célèbre, selon Jean Pierre Mbassi, secrétaire général de CGLU, sa 20ème année d'existence. Cette maturité étant également censée régner pour faire face aux défis que connaît l'Afrique. Les collectivités locales, actrices de solution «Les problèmes de l'Afrique doivent trouver des solutions en Afrique et dans les collectivités africaines», précise Mme El Wardini. La présidente se félicite également du choix du thème de l'événement : «La transition vers des villes et territoires durables : le rôle des gouvernements locaux africains». Pour elle, la transition vers le développement durable est «devenue une exigence». A propos des leaders des collectivités territoriales d'Afrique, elle indique que ceux-ci sont «tenus de faire une Afrique réconciliée avec l'humanité». Mais ce n'est pas tout ! D'autres instruments pour les gouvernements locaux De son côté, Mpho Parks Tau, président de CGLU, a mis l'accent sur le renouvellement des systèmes de financement et le développement des capacités des gouvernements locaux. «Mais ce n'est pas suffisant. Il faut recourir à des instruments pour l'accès des gouvernements locaux aux ressources dont ils ont besoin», estime-t-il. Le président ne manque pas également de mettre en avant le rôle des CGLU. «Notre organisation est engagée à être le porte-voix des gouvernements locaux», enchaîne-t-il. L'événement sous un angle marocain Egalement de la partie, Abdelouafi Laftit, ministre de l'intérieur, met pour sa part l'accent sur la décentralisation. «Ce système est un enjeu pour le développement des peuples en Afrique», indique-t-il. Pour lui, le continent est, par l'occasion, apte à réaliser ses objectifs socio-économiques malgré les problèmes sociaux et environnementaux qui l'entravent. «La coopération Sud-Sud est un bon moyen pour surmonter ces problèmes», poursuit-il. Le ministre n'hésite pas à présenter l'expérience du Royaume en gestion locale. «Le Maroc a donné des prérogatives aux collectivités locales pour refléter les ambitions des populations», ajoute M. Laftit. Par rapport au continent, il plaide pour une approche afin d'aboutir à des solutions pour l'exploitation des prérogatives des responsables locaux en Afrique. «Il faut tenir compte du leadership des jeunes africains», estime le ministre. Quant à Mohamed Boudra, président de l'Association marocaine des présidents des communes, il a mis en avant le rôle de la structure qu'il chapeaute. «Dans notre association, nous nous félicitons des activités destinées à promouvoir les réalisations des collectivités en Afrique et les perspectives de développement durable», indique-t-il. Le président ne manque pas, lors de l'événement qui se tient pour la 2ème fois à Marrakech, de mettre l'accent sur «le manque de moyens dans les conseils communaux en Afrique». De son côté, Mohand Laenser, président de l'Association des régions du Maroc, estime qu'il n'existe «pas de développement sans collectivités territoriales. Et pas de décentralisation sans déconcentration». Ce développement étant censé, selon ses dires, être spatial. «C'est la région qui incarne la convergence entre les collectivités territoriales», enchaîne-t-il. Cela étant, l'événement était l'occasion pour Mohamed Larbi Belkaid, maire de Marrakech, d'exprimer l'ambition de faire de la ville, pour la première fois, une capitale africaine de culture en 2020.