La ville ocre abritera, du 20 au 24 novembre, la 8e édition du sommet Africités qui est une occasion pour remettre sur la table les questions liées à la décentralisation et au développement propre. La décentralisation en Afrique est un sujet d'actualité sur un continent qui a besoin de toutes ses ressources locales et régionales pour continuer sur son trend de croissance. Une croissance durable respectueuse de l'environnement et des équilibres écologiques qui font de l'Afrique l'un des derniers bastions de la diversité. C'est dans ce contexte qu'intervient la 8e édition du Sommet Africités prévue du 20 au 24 novembre à Marrakech. Les préparatifs de cet événement continental ont été lancés mardi à Rabat en présence de plusieurs personnalités de haut niveau, marocaines et étrangères. Le choix du Maroc n'est pas fortuit. Le pays a acquis une expérience respectable malgré qu'elle soit toujours en construction à travers la régionalisation avancée. Car au delà des lois c'est la pratique sur le terrain qui donne toute sa teneur à une réforme qui irradie positivement dans la région et sur le continent de manière générale. Khalid Safir, wali, directeur général des collectivités locales au ministère de l'Intérieur a souligné à cette occasion que le sommet joue un rôle important dans la promotion des collectivités territoriales africaines en vue d'améliorer leurs mécanismes de gouvernance et de gestion. Au cœur de la problématique du développement durable et humain, le local et le régional constituent en effet de vrais leviers de croissance. Aussi, intervenant à la rencontre de lancement, Barnabé Zinsou Dassigli, président du Comité technique spécialisé n°8 de l'Union africaine, a expliqué que le sommet de Marrakech est une opportunité pour l'Afrique d'unir ses positions et des idées autour de la question de la décentralisation. L'objectif étant d'arriver à un consensus autour du rôle que les collectivités territoriales doivent jouer pour garantir le développement de villes et de régions durables. Plus clairement, il s'agit de pouvoir mesurer l'impact de la décentralisation sur le niveau de vie des populations locales. Dans ce sens, Dassigli a souhaité que la Charte africaine sur les valeurs et les principes de décentralisation, de la gouvernance et du développement local soit inscrite à l'ordre du jour du Sommet de Marrakech pour sa ratification. Mohamed Boudra, président de l'Association marocaine des présidents des conseils communaux a expliqué que le sommet Africités 2018 représente une plateforme de dialogue africain et de débat public sur le développement durable et la démocratie locale ainsi que sur les questions liées aux droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux en Afrique. Pour sa part, Rose Christiane Ossouka Raponda, vice-présidente des cités et gouvernements locaux unis (CGLU) pour l'Afrique, a indiqué que la coopération sud-sud trouve toute son expression dans la thématique du sommet et la disposition du Maroc à l'abriter. Dans la logique des recommandations de la COP 22, organisée également par le Maroc, la question de la durabilité des territoires en Afrique trouve toute sa légitimité. Dans ce même ordre d'idées, le président de l'organisation mondiale des CGLU et vice-président de CGLU Afrique pour la région Afrique Australe, Mpho Parks Tau, a souligné que l'agenda 2063 de l'Union africaine met les leaders africains des gouvernements locaux et régionaux dans l'obligation d'explorer des modèles de développement alternatifs à ceux qui ont été suivis auparavant et ont conduit à la crise écologique actuelle. En effet, tant qu'elle en a le choix et les pré-requis, l'Afrique se doit d'épouser une autre courbe que celle des pays occidentaux en matière de développement durable. Un modèle qui lui soit propre, issu des spécificités territoriales du continent et des aspirations de ses habitants.