Le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a plaidé « pour un islam de France débarrassé des influences étrangères qui n'apportent rien de bon ». Le plaidoyer de M.Sarkozy a eu lieu la semaine dernière, lors d'une réunion de soutien à un député de la majorité en campagne électorale à Paris. Entre 500 et 600 personnes assistaient à cette réunion parmi lesquelles de nombreuses personnes issues de l'immigration. « J'ai engagé avec nos compatriotes musulmans un dialogue auquel je crois beaucoup. L'islam de France, pas l'islam en France. La communauté musulmane de France se trouve dans une situation qui n'est bonne et qui n'est juste ni pour elle ni pour la communauté nationale », a affirmé le ministre de l'Intérieur M.Sarkozy a expliqué que les Musulmans français ont peur, « parce qu'ils se sentent trop souvent, et c'est inadmissible, victimes de l'amalgame et du racisme le plus odieux. Dans la patrie des droits de l'Homme, personne ne peut l'accepter, ni pour les Musulmans ni pour les Juifs ni pour qui que ce soit ». Et d'ajouter que d'un autre côté « le reste de la communauté nationale a peur aussi ». Il faut dire que la France est parmi les pays européens où il existe une grande communauté musulmane. La cohabitation entre Musulmans et non musulmans a toujours été exemplaire dans ce pays. Cependant, depuis les évènements du 11 septembre 2001, les choses ont pris une autre tournure, quant aux musulmans dans le monde entier, surtout avec la montée de cette vague de racisme ces dernières années. C'est dans ce contexte que le ministre français de l'Intérieur fait ce genre de sortie médiatique. La France tient à sa réputation de pays d'égalité. Faisant allusion au futur Conseil français du culte musulman (CFCM), première instance représentative de la religion musulmane en France, M. Sarkozy a estimé qu'il fallait donner la chance à ceux qui ont bien le droit de vivre leur foi. « J'ai toujours revendiqué mon appartenance à la droite républicaine et modérée et c'est justement parce que je n'ai pas de complexes avec mes convictions que je peux tendre la main à nos compatriotes musulmans en leur disant : Oui, vous avez toute votre place dans notre République mais pour un islam de France débarrassé des influences étrangères qui n'apportent rien de bon », a-t-il soutenu. Au moins la France a cette particularité envers ce genre de problème : le débat se fait dans une certaine transparence qui laisse la porte ouverte devant toutes les tendances pour s'exprimer, dans le cadre de la démocratie.