La moindre lueur d'espoir qui apporte un début de promesse au sein des familles des centaines de prisonniers de guerre et disparus marocains détenus sur le territoire algérien depuis plus d'un quart de siècle fait vibrer tous ceux qui sont attachés à la cause des droits humains et aux principes élémentaires de la justice et de l'équité. La moindre lueur d'espoir qui apporte un début de promesse au sein des familles des centaines de prisonniers de guerre et disparus marocains détenus sur le territoire algérien depuis plus d'un quart de siècle fait vibrer tous ceux qui sont attachés à la cause des droits humains et aux principes élémentaires de la justice et de l'équité. À la faveur de la dernière tournée au Maghreb de James Baker, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, des informations de plus en plus insistantes circulent sur l'existence d'un projet de solution pour mettre fin à la détresse de ces patriotes marocains pris en otage par les séparatistes de Tindouf, couverts et bénis par le pouvoir d'Alger. Les associations des familles des disparus et séquestrés, les milieux proches du Haut commissariat pour les réfugiés, très actif sur ce dossier, ainsi que les associations de défense des droits de l'homme, comme de nombreuses individualités de bonne volonté, veulent bien y croire et espèrent que cette fois-ci sera la bonne. Parce que le nombre de fois où les preneurs d'otages et les geôliers de Tindouf ont laissé croire à une issue ne se compte plus. Soit pour faire diversion, pour envoyer un leurre, pour occuper un espace médiatique, pour opérer une arnaque, pour détourner une attention, pour répondre à une commande ou pour dissimuler une dissension en son sein, le mouvement séparatiste a toujours joué sur les sentiments et les espoirs des séquestrés et de leurs familles, en desserrant l'étau parcimonieusement, de temps à autre, et en utilisant la détresse humaine à des fins de propagande et de faire-valoir. Mais, du côté marocain aussi, il reste beaucoup à dire. Certes, il est tout à fait compréhensible pour un État de ne pas céder au chantage et de ne pas cautionner une abjecte et ignominieuse prise d'otages. Le Maroc est dans son droit le plus légitime en refusant de faire un quelconque geste qui puisse être compris comme une validation d'une prise d'otages. Même si celle-ci a été couverte et orchestrée par un pays voisin qui s'est fait le complice, voire le principal commanditaire d'actes de nature terroriste, violant le territoire national marocain et portant atteinte à ses populations et à leurs biens. Ce principe étant acquis ; il demeure que le drame des séquestrés de Tindouf met aussi en lumière un certain nombre de défaillances et de manquements qui augmentent la détresse des concernés et révolte tous ceux qui suivent de près ce dossier. D'abord, la mobilisation du Maroc, en sensibilisant l'ensemble des pays amis, les organisations internationales et tous ceux qui pouvaient appuyer cette cause et exercer des pressions sur les preneurs d'otages, n'a pas été, jusqu'à présent, optimisée. Ensuite, les familles des séquestrés se sont souvent trouvées seules, abandonnées à leur détresse, sans égard, ni matériel ni moral, pour le sacrifice des leurs et pour leur propre misère. Enfin, les autres acteurs de la vie publique : organisations politiques, associations de la société civile, autorités morales et spirituelles, à quelques heureuses exceptions près, se sont très peu mobilisées pour cette cause humanitaire. Pourtant, les séquestrés de Tindouf sont victimes de leur seul engagement patriotique et de leur sens du devoir. À se demander ce que ces valeurs peuvent encore peser !