Selon les premiers éléments de l'enquête de la police espagnole, l'incendie provoqué au commissariat de Malaga, qui a fait, pour le moment, un mort et plusieurs blessés, aurait été provoqué par le même patron de la patera qui a emmené des clandestins en Espagne car il voulait éviter que les victimes le dénoncent une fois de retour au Maroc. L'incendie provoqué par des immigrés clandestins dans un commissariat de police à Malaga (sud de l'Espagne) a fait une première victime mortelle. Il s'agit d'un jeune homme marocain qui était grièvement blessé et avait été interné à l'hôpital Carlos Haya en compagnie de huit autres victimes. Le Marocain décédé, dont ni l'âge ni l'identité n'ont été rendus publics par le porte-parole de l'hôpital, avait été brûlé sur 60 à 70 % du corps aux deuxième et troisième degrés. Un autre des blessés se trouvait hier dans un état "critique" et deux autres dans un état "très grave". Rappelons que quatorze personnes au total avaient été blessées vendredi dans l'incendie que, selon la préfecture de Malaga, les immigrants clandestins avaient allumé eux-mêmes dans l'espoir de s'échapper ou du moins de retarder leur expulsion du pays. S'agissant de l'autre citoyen marocain, qui se trouve aussi dans un état grave, l'hôpital a fait savoir que sa situation s'était aggravée dimanche et que les médecins craignaient pour sa vie. Lundi, il continuait donc à être interné dans le service des soins intensifs. En ce qui concerne les autres victimes de l'incendie, le porte-parole de l'hôpital affirme que deux d'entre eux souffrent de graves problèmes respiratoires et métaboliques, alors qu'un troisième continue dans le coma et est soumis à la respiration assistée. La sixième victime, de nationalité marocaine aussi, demeure hospitalisée alors que son état s'est largement amélioré, selon les médecins. D'un autre côté, deux autres victimes, un homme et une femme, qui avaient été hospitalisées dans un autre hôpital de la ville de Malaga, ont pu le quitter lundi après avoir été soignés de leurs blessures légères. Pour ce qui est de leur situation en Espagne, le sous-délégué du gouvernement à Malaga, Carlos Rubio, a déclaré que cet incident n'évitera pas leur extradition. Mais, il a affirmé que "certains d'entre eux retarderont ce départ". Par ailleurs, il a été annoncé que les premiers éléments de l'enquête ont permis d'identifier celui qui a provoqué l'incendie du commissariat. Il s'agirait, selon la police, d'un jeune homme de nationalité marocaine âgé de 29 ans et qui dirigeait un réseau d'immigration clandestine. Selon des sources policières, il serait le patron de la patera qui transportait les clandestins lorsqu'ils ont été interceptés. Sachant qu'au retour au Maroc il serait dénoncé par les victimes, il aurait provoqué l'incendie pour éviter l'extradition, explique la police. Par ailleurs, les autorités espagnoles ont annoncé qu'un total de 4666 immigrés clandestins ont été détenus au détroit de Gibraltar par la garde civile durant l'année 2002. Ce nombre enregistre une baisse de 50 % par rapport à l'année précédente où l'ensemble des clandestins appréhendés avait atteint 9817 personnes. Selon la garde civile qui a rendu publique ces statistiques, la majorité des détenus étaient de sexe masculin dont 3820 majeurs et 166 mineurs. S'agissant des femmes, elles ont été 846 immigrées clandestines dont 811 majeures et 7 mineures. Parmi ces femmes, 28 étaient enceintes, affirme la garde civile espagnole. Concernant les nationalités, la majorité étaient des Marocains (2680) suivis des Nigérians (480), des Sierraléonais (180) et des Soudanais (150).