La Chambre criminelle (1er degré) de la Cour d'appel (CA) de Rabat s'est prononcée, lundi soir, pour un complément d'enquête dans l'affaire des cinq Marocains qui étaient détenus à la base américaine de Guantanamo. Cette décision intervient suite à une requête du parquet général qui a demandé une confrontation entre les prévenus et Noureddine Nifiaâ, condamné à une peine de 20 de prison ferme pour appartenance au GICM. Les dénommés Tabarak A., Chakouri R., Benchakroun I., Mazouz M. et Ouzar M. sont poursuivis, chacun en ce qui le concerne, pour notamment appartenance à une bande criminelle, non dénonciation de crimes, d'atteinte à la sécurité de l'Etat, soutien à un groupe criminel par le transfert de fonds à des Marocains pour former une association de malfaiteurs et participation à la falsification d'un passeport. La Cour a rejeté, à nouveau, la remise en liberté provisoire des prévenus Benchekroun I., 26 ans, sans emploi et Mazouz M., 32 ans, ancien marin. La Cour avait accordé la liberté provisoire à trois mis en cause, Tabarak A., 50 ans, ancien employé dans une Régie de transport urbain, Ouzar M., 26 ans, aide-plombier et Chakouri, 33 ans, marchand ambulant. Les prévenus ont nié devant la Cour leur appartenance à ce groupe et tout lien avec Oussama Ben Laden. Ils ont également affirmé qu'ils n'ont reçu aucune formation militaire en Afghanistan, soulignant qu'ils n'ont pas été influencés par l'idée du jihad et n'ont jamais connu le prisonnier Noureddine Nifiaâ. Les mis en cause ont également affirmé qu'ils n'ont apporté aucune aide et n'étaient au courant d'aucun projet terroriste visant le Maroc. La défense n'a pas apprécié le refus de la Cour de poser des questions aux mis en cause sur les conditions de leur détention à la base de Guantanamo. La défense a également protesté contre le fait que les prévenus aient été interrompus lors de leurs réponses devant la Cour sur les péripéties de cette affaire. La défense a aussi critiqué les méthodes de transfert des 5 Marocains par les autorités américaines qui les ont dépouillés de leurs bagages et de leurs passeports. La Cour a, par ailleurs, rejeté une requête de vice de forme de la défense sur la non-compétence de la Cour d'appel de Rabat.