A moyen terme, l'inflation augmenterait tout en restant à des niveaux modérés. Elle atteindrait 1,8% en 2018, portée notamment par le relèvement des tarifs réglementés, et reviendrait à 1,5% en 2019. Première réunion trimestrielle du conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) au titre de l'année 2018 hier mardi. La banque centrale a de nouveau décidé de maintenir son taux directeur inchangé. «Le conseil a examiné l'évolution récente de la conjoncture économique et les projections macroéconomiques de la banque pour les huit prochains trimestres. Sur la base de ces évaluations, notamment concernant les trajectoires de l'inflation et de la croissance à moyen terme, le conseil a jugé que le niveau actuel du taux directeur reste approprié et a décidé de le maintenir inchangé à 2,25%», apprend-on auprès de BAM. Le conseil a également été l'occasion pour évaluer l'état d'avancement de la mise en œuvre de la réforme du régime de change entamée le 15 janvier en prenant note à cet égard «des bonnes conditions dans lesquelles elle se déroule, de la réaction positive des marchés et de l'accueil favorable qui lui a été réservé par les institutions concernées aussi bien au niveau national qu'international». S'agissant de l'inflation, BAM affirme qu'elle a connu, «comme prévu dans le rapport sur la politique monétaire de décembre dernier, une décélération en 2017 à 0,7%, résultat d'un recul des prix des produits alimentaires à prix volatils». En revanche, poursuit la même source, «sa composante sous-jacente s'est accélérée à 1,3% après une sensible baisse temporaire en 2016 à 0,8%. A moyen terme, l'inflation augmenterait tout en restant à des niveaux modérés. Elle atteindrait 1,8% en 2018, portée notamment par le relèvement des tarifs réglementés, et reviendrait à 1,5% en 2019. L'inflation sous-jacente devrait, sous l'effet de la consolidation de la demande intérieure et de la hausse de l'inflation importée, se situer à 1,4% en 2018 puis à 1,9% en 2019». Par ailleurs, les prévisions relatives à la croissance économique étaient au centre du débat. Les responsables de la banque centrale annoncent dans ce sens que «la croissance se serait accélérée à 4% en 2017, portée par un rebond de 14,8% de la valeur ajoutée agricole, tandis que la progression de celle des activités non agricoles se serait limitée à 2,7%». Pour l'année 2018, les prévisions de Bank Al-Maghrib, établies sur la base des données pluviométriques et de la situation du couvert végétal arrêtées au 10 mars, font ressortir une estimation de la production céréalière autour de 80 millions de quintaux et une hausse de la valeur ajoutée agricole de 2,3%. «En parallèle, les activités non agricoles poursuivraient leur reprise avec un taux de 3,2%, ce qui amènerait la croissance globale à 3,3%. En 2019, cette dernière s'accélèrerait à 3,5%, avec une amélioration de la valeur ajoutée agricole de 1,8% sous l'hypothèse d'une production céréalière de 70 millions de quintaux, et une augmentation de celle des activités non agricoles de 3,6%. Du côté de la demande, ces évolutions reflètent principalement une légère accélération de l'investissement et une poursuite de la dynamique de la consommation des ménages, alors que les exportations nettes devraient afficher une contribution négative en 2018 et quasi nulle en 2019», conclut BAM. Le taux de chômage en légère hausse Le conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) s'est arrêté sur la situation de l'emploi et des indicateurs de chômage. Globalement, BAM a noté une amélioration concernant la création d'emplois même si le volume créé reste loin d'absorber tous les demandeurs. «Sur le marché du travail, après une perte nette de 37 mille postes en 2016, la situation a connu une relative amélioration en 2017, tirée par les activités agricoles. L'économie nationale a ainsi créé 86 mille emplois dont 42 mille dans le secteur primaire, 26 mille dans les services, 11 mille dans le BTP et 7 mille dans l'industrie y compris l'artisanat. En parallèle, l'année a enregistré une entrée nette de 135 mille demandeurs d'emplois, avec toutefois une légère baisse du taux d'activité de 0,3 point de pourcentage, à 46,7%. Dans ces conditions, le taux de chômage est passé de 9,9 à 10,2%», expliquent les responsables de Bank Al-Maghrib.