Bagdad a rendu une copie blanche sur les armes de destruction massive. Selon l'imposant inventaire de ses programmes d'armement chimique, bactériologique et nucléaire qu'il vient de remettre à l'ONU, il ne dispose plus d'armes de ce type. Bagdad a rendu une copie blanche sur les armes de destruction massive. Selon l'imposant inventaire de ses programmes d'armement chimique, bactériologique et nucléaire qu'il vient de remettre à l'ONU, il ne dispose plus d'armes de ce type. Une nouvelle étape est franchie dans son bras de fer avec Washington. Comme pour brouiller encore plus les pistes et probablement pour s'attirer les bonnes grâces de la communauté internationale, Saddam Hussein faisait, au même moment et pour la première fois, un mea culpa à propos de l'invasion du Koweït, en 1990. Cette double réaction, à la fois dilatoire et conciliante, traduit la faiblesse structurelle des positions de l'Irak et confirme l'incohérence politique coutumière à Saddam Hussein. Soufflant le chaud et le froid et allant de concession en concession, il cherche désespérément une sortie honorable sans se rendre compte qu'il fait le jeu de Washington et brade le peu de dignité qui lui reste encore. L'humiliation ne changera rien au compte à rebours guerrier qui semble bel est bien lancé. La guerre en Irak aura bien lieu. Le processus diplomatique engagé par l'ONU, les inspections et les réticences du monde entier ne semblent pas dévier Washington de son objectif : abattre Saddam Hussein, étendre le contrôle des Etats-Unis sur le pétrole arabe et enrichir davantage les pétroliers américains. L'enjeu de cet imbroglio irakien, alimenté d'intox et non de véritables certitudes étayées par des preuves tangibles, est Saddam Hussein lui-même. Il risque son pouvoir et peut être sa vie. «Il faut pointer le canon du revolver sur la tête du président irakien», avertissait la principale conseillère en sécurité du Président George Bush, Condoleeza Rice. En outre, au moment même où la mission de l'ONU procédait librement à ses inspections, le Pentagone intensifiait ses préparatifs de guerre. C'est dire l'incohérence de la position américaine et c'est aussi rappeler ses véritables motivations. Quels que soient les résultats des débats du Conseil de Sécurité sur l'inventaire militaire établi par Bagdad, il semble évident que George Bush et son administration ont d'ores et déjà tranché pour une approche belliciste. Ils restent convaincus que l'Irak possède un arsenal de destruction massive et se déclarent décidés à désarmer l'Irak dès à présent,seuls si le Conseil de sécurité refuse de les suivre. En fait, l'invasion de l'Irak peut démarrer à tout moment. Les Etats-Unis ont, sur place, suffisamment de chars, de bâtiments de guerre, d'avions, de bombes et de soldats pour pouvoir attaquer tout de suite.