Les résultats du deux mois d'inspection en Irak seront exposés aujourd'hui devant le conseil de sécurité par le «rapport d'El Baradei». L'AIEA n'a découvert «aucune preuve d'un programme d'armement nucléaire». L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a annoncé dimanche qu'elle n'avait jusqu'ici trouvé aucune preuve d'un programme d'armement nucléaire secret irakien et qu'elle en informerait le Conseil de sécurité dans le rapport qui lui sera présenté lundi. Lundi, le directeur de l'AIEA, Mohamed El Baradei et le chef des inspecteurs en désarmement de l'Onu, Hans Blix, rendront compte au Conseil des résultats enregistrés en deux mois de recherches menées en Irak pour y déceler des traces éventuelles d'armes de destruction massive. "Il (le rapport d'ElBaradei) ne révélera aucun programme d'armement nucléaire interdit", a déclaré à Reuters Melissa Fleming, porte-parole de l'AIEA. "Si nous devions découvrir une preuve flagrante, nous n'attendrions pas un rapport d'étape, nous irions directement au Conseil de sécurité." Fleming a dit qu'ElBaradei avait espéré faire état d'avancées positives à la faveur d'entretiens individuels avec des scientifiques irakiens mais qu'il ne pourrait pas le faire en raison du refus de plusieurs scientifiques de se prêter à de telles entrevues sans la présence de responsables irakiens. Elle a dit que le rapport de lundi contiendrait aussi de nouvelles informations sur des tubes d'aluminium suspects, dont on pensait initialement qu'ils pouvaient servir à l'enrichissement de l'uranium mais qui se sont révélés inutilisables dans un tel but. "(Le rapport) traitera aussi d'allégations selon lesquelles l'Irak a tenté d'importer de l'uranium et de la question de certains explosifs utilisables pour des armes nucléaires", a dit Fleming. "La question de la coopération est une partie importante du rapport", a-t-elle ajouté. Cependant, les experts en désarmement des Nations unies ont poursuivi leurs recherches sur des installations suspectes, dimanche en Irak, à la veille de la présentation d'un rapport crucial au Conseil de sécurité de l'Onu sur les armes de destruction massive. Le rapport de lundi doit faire le point sur deux mois d'inspections. Les Etats-Unis accusent l'Irak de détenir des armes de destruction massive et menacent de le désarmer par la force, mais Bagdad dément posséder de telles armes. Selon les autorités irakiennes, les experts de la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection de l'Onu (Unmovic) et ceux de l'Agence internationale de l'énergie atomique (IAEA) ont visité dimanche plusieurs sites, principalement dans le centre et le sud de l'Irak. Une équipe chargée de rechercher des missiles s'est rendue sur l'installation d'Ibn al-Haitham, dans la banlieue nord de Bagdad. D'autres équipes ont visité la compagnie "Hatteen", société d'Etat fabricant des munitions et installée à 80 km au sud-est de Bagdad. Des experts chargés des armes chimiques ont visité la société al Basil, à l'est de Bagdad. L'installation fait partie d'un complexe qui produit des produits chimiques, notamment du carbonate de sodium. Une équipe d'experts en armes biologiques a visité un centre pour animaux malades dans Bagdad, tandis que d'autres experts se sont rendus à l'hôpital principal de la capitale. Une équipe de l'IAEA est allée à Salman Pak, au sud de Bagdad, où se trouve un laboratoire soupçonné de développer de l'anthrax et d'autres produits toxiques comme la ricine ou le botilium. Des experts se sont aussi rendus à l'université de Mossoul à 375 km au nord de Bagdad. Une troisième visite a été effectuée à la société Um al-Marek, propriété dde la commission militaire d'industrialisation. D'autres ont inspecté une raffinerie de pétrole à Baidja, à 200 km au nord de Bagdad. Selon le quotidien Babel - propriété du fils de Saddam Hussein, Oudaï - l'Irak n'hésiterait pas, en cas d'invasion de son territoire, à attaquer des soldats américains "pour en faire des cadavres qu'ils emballeront dans des sacs en plastique et renverront chez eux".