Le ministre de la Justice indique que Driss Basri a fait l'objet, il y a quelques jours, d'une convocation, pour témoigner dans une affaire qui n'a rien à voir avec celle de Slimani-Laâfoura. ALM : Après environ un an de son ouverture, où en est, aujourd'hui, l'affaire Slimani-Laâfoura? Mohamed Bouzoubaâ : Aujourd'hui, l'instruction est terminée. Le magistrat chargé du dossier a donc fini ses investigations. Après avoir transmis le dossier, avec l'ensemble des pièces qu'il contient, à la chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca, cette dernière, va statuer sur l'affaire. Il faut donc compter quelques jours pour que le procès commence. Je pense que la première audience aura certainement lieu lors de la deuxième quinzaine de février prochain. Est-ce que l'ancien ministre de l'Intérieur, Driss Basri, sera concerné dans ce procès? Non, il n'est pas concerné dans cette affaire. Toutefois, je tiens à préciser que l'affaire Slimani-Laâfoura a donné naissance à deux autres affaires. Lors des interrogatoires diligentés par le juge d'instruction, il a découvert d'autres faits. Ces deux affaires, il faut également le préciser, sont toujours au stade d'enquête. Il n'y a donc aucune poursuite engagée contre Driss Basri. Mais à quel titre Driss Basri est-il concerné dans ces deux affaires? En fait, son nom a été cité par certains accusés. Et le juge d'instruction a jugé nécessaire de l'entendre pour éclaircir certains points. A cet effet, il lui a envoyé une convocation, en tant que témoin. Ce fut il y a quelques jours, et la convocation a été adressée au domicile de Driss Basri à Casablanca. Mais Driss Basri ne s'est pas présenté devant le juge d'instruction. Comme vous savez, Basri se trouve à l'étranger, en France plus exactement. Que faire dans ce cas? Dans le cadre de la convention judiciaire qui nous lie à la France, le juge d'instruction peut demander une commission rogatoire à un de ses homologues en France. Mais, encore une fois, le juge d'instruction est souverain de la demander ou pas. Certaines informations ont parlé d'une visite au Maroc du célèbre avocat français, Jacques Vergès. Qu'en est-il réellement? Ce sont de véritables élucubrations. Je peux vous assurer de manière officielle que Jacques Vergès n'est jamais venu au Maroc. Et dans le cadre de la série des fausses informations diffusées par certains journaux, il faut également citer la convocation et l'audition de l'épouse de l'ancien ministre de l'Intérieur, Driss Basri. Là encore, je tiens à vous confirmer que le juge d'instruction n'a jamais convoqué cette personne et ne l'a, par conséquent, jamais auditionnée. Quel rapport a l'avocat d'Agadir, Ali Bendara avec l'affaire Slimani-Laâfoura? Il est effectivement impliqué dans une affaire, mais pas celle de Slimani-Laâfoura. Ni dans le cadre des deux autres affaires dont je vous ai parlé. Il fait l'objet d'une autre plainte déposée par Mohamed Wahib, l'homme d'affaires irakien résidant au Maroc. Et ce dossier est actuellement examiné par la police judiciaire. Pourquoi l'ex-député Abderrahim Kanir a-t-il été arrêté par le juge d'instruction? Effectivement, Kanir a été entendu une première fois par le juge d'instruction chargé de l'affaire. ` Mais il n'a jamais été incarcéré. Jusqu'à dernièrement, suite à des éléments nouveaux apportés par Jean-Victor Lovat, entrepreneur suisse, le magistrat a estimé que Kanir ne pouvait plus bénéficier de la liberté provisoire. En tout cas, là encore, le juge d'instruction est souverain. C'est lui qui prend ces décisions dans l'intérêt de l'enquête. Que dites-vous à ceux qui estiment que l'affaire Slimani-Laâfoura revêt avant tout un caractère politique? Je leur dis qu'ils ont totalement tort de penser cela. Le dossier est purement judiciaire. Il n'y a pas une goutte de politique. Le juge d'instruction travaille le plus normalement du monde et jamais personne n'est intervenu dans son enquête. L'affaire a un caractère strictement de droit commun. Prétendre le contraire, c'est vouloir mettre en doute l'indépendance de la justice pour perpétuer l'impunité.