Réuni sous la présidence de Hamdi Ouled Errachid, le comité exécutif sanctionne des proches de Chabat lequel remet en cause la légalité de la réunion Le parti de l'Istiqlal se déchire. Des membres du comité exécutif ont tenu, mardi dernier, une réunion sous la présidence de Hamdi Ouled Errachid, l'homme fort du parti dans la région du Sud. La réunion n'a pas connu la participation du secrétaire général du parti, Hamid Chabat, ni de ses fidèles. Pourtant, Chabat était présent au siège de l'Istiqlal à Rabat. A l'issue de la réunion, un communiqué a annoncé la décision des membres du comité exécutif de sanctionner Abdelkader El Kihel et Adil Benhamza, tous les deux des proches collaborateurs de l'actuel secrétaire général. El Kihel a été également déchargé de la présidence de la commission des règlements en perspective du prochain congrès. Cette sanction a été motivée par la responsabilité potentielle de ce dernier dans les violences du week-end dernier. En effet, une réunion sous la présidence de Abdelkader El Kihel a dégénéré en une confrontation violente entre différentes factions. L'annonce de ces sanctions ressemble à la goutte qui fait déborder le vase pour Chabat. Ce dernier a également publié une mise au point dans laquelle il remet en cause la légalité de la réunion du comité exécutif en son absence. «Les réunions du comité exécutif sont encadrées par les dispositions du statut fondamental ainsi que le règlement intérieur du parti. L'article 55 du statut stipule que c'est le secrétaire général du parti qui préside les délibérations des réunions du comité exécutif. De même, l'article 45 du règlement intérieur dispose que le secrétaire général préside le comité exécutif et veille au bon déroulement de ses travaux», lit-on dans la mise au point publiée par Chabat. «Le secrétaire général en tant que représentant légitime du parti et de ses instances informe les militants ainsi que l'opinion publique que la réunion de mardi est illégale et que les décisions qui en ont découlé sont nulles et non avenues», a poursuivi la même source. La situation devient ainsi préoccupante puisque le parti de l'Istiqlal se retrouve aujourd'hui avec deux directions. Pourtant, Chabat donnait l'impression il y a quelque temps d'accéder à toutes les demandes de l'aile contestataire au sein du parti. La majorité des membres du comité exécutif avait demandé de revoir la composition du comité préparatoire du congrès national du parti prévue dans les prochaines semaines. L'ancien maire de Fès avait pris tout le monde de court en annonçant via un communiqué diffusé à la presse sur la tenue d'une session extraordinaire du conseil national du parti. «En application de l'article 81 du statut, les membres du conseil national sont invités à prendre part à une session extraordinaire le 15 avril prochain au siège du parti», a indiqué Chabat qui justifie l'appel à cette session par la demande formulée par des membres du comité exécutif invitant le secrétariat général à convoquer le conseil national pour harmoniser la constitution du comité préparatoire avec les dispositions de l'article 91 du statut du parti. Ledit article prévoit que le comité préparatoire soit constitué des membres du comité exécutif de l'Istiqlal en plus de 150 représentants élus parmi les membres du conseil national du parti. Reste à savoir si cette session extraordinaire prévue dans la semaine prochaine sera maintenue. En effet, la tension risque de s'exacerber entre les différentes parties alors que le congrès national a été renvoyé aux calendes grecques. Prévu initialement fin mars dernier, le congrès a été reporté à une date encore inconnue.