Au moment où l'activité bancaire s'est inscrite en décélération durant 2016, les indicateurs de la microfinance ont été au vert aussi bien en encours qu'en nombre de clients. La microfinance affiche une résilience durant l'année 2016. En dépit du contexte économique marqué principalement par des conditions météorologiques difficiles, le secteur a continué sur sa lancée atteignant une bonne performance audit exercice. Au moment où l'activité bancaire s'est inscrite en décélération durant 2016, les indicateurs de la microfinance ont été au vert aussi bien en encours qu'en nombre de clients. Un constat confirmé par Mohammed El Mazouri. Le délégué général de la Fédération nationale des associations de microcrédit (FNAM) souligne, dans un bref entretien qu'il nous a accordé, les principales tendances du secteur. «En dépit des radiations observées durant l'année et l'impact de la sécheresse qui nous touche de plein fouet, l'ensemble des indicateurs a été très favorable. En effet, le secteur s'est maintenu sur le microcrédit. Il continue également de se développer de manière extraordinaire sur les activités nouvellement lancées, notamment le transfert de fonds et la bancassurance», relève-t-on du délégué général de la FNAM. A fin 2016, l'encours des microcrédits avoisine les 6,5 milliards de dirhams contre 6,024 milliards de dirhams une année auparavant. Il s'est ainsi amélioré de 7 ,68% par rapport à 2015. Le secteur compte à fin 2016 environ 932.274 clients actifs contre 905.990 bénéficiaires recensés à fin 2015. Par ailleurs, les acteurs de la microfinance ont consolidé durant 2016 la proximité avec les bénéficiaires. Le secteur s'est doté de nouvelles agences. Cette expansion a été accompagnée par un grand effort de recrutement. L'effectif du secteur s'est renforcé de 8% par rapport à 2015 passant ainsi de 6.564 à 7.105 agents à fin 2016. En analysant le rapport client/employé et encours/employé, la FNAM relève des baisses respectives de 5 et 0,52%. Ce repli n'est pas alarmant mais plutôt révélateur. Selon Mohammed El Mazouri, la baisse indique qu'il y a plus de ressources humaines dédiées à la gestion de la relation client. «L'une des spécificités de la microfinance c'est que nous ne nous disposons pas de garantie. Lorsqu'on prête de l'argent le seul gage dont nous disposons est la bonne connaissance du client et la compréhension de ses besoins. Afin de mieux maîtriser la gestion du risque nous misons davantage sur le renforcement de la proximité avec les bénéficiaires, d'où l'importance du coût de la partie ressources humaines», explique le délégué général de la FNAM. En parallèle, la fédération note dans son bilan une expansion des produits lancés dans le cadre de l'intermédiation en opération de banque. Certaines associations de microcrédit ont élargi l'éventail de leurs offres en proposant des produits d'épargne et de la monétique. Bien que cela ne soit pas généralisé à toutes les associations opérant dans le secteur, un fort engouement de la part des bénéficiaires a été observé dans ce sens. Ainsi, 83.421 cartes monétiques ont été distribuées à fin 2016, en hausse de 251% par rapport à 2015. La même évolution (+250%) a été relevée au niveau des comptes sur carnet. 18.191 comptes ont été ouverts contre 5.193 comptes une année auparavant. Les bénéficiaires de microcrédit ont par ailleurs transféré près de 1,58 milliard de dirhams à fin 2016. Le transfert d'argent dans le secteur de la microfinance a progressé de 22% comparé à fin décembre 2015. Les comptes à vue ouverts ont grimpé de 23% passant ainsi de 89.516 comptes en 2015 à 110.006 comptes à vue à fin 2016. Les contrats d'assurance et d'assistance souscrits par les bénéficiaires de la microfinance se sont également inscrits en progression. La hausse relevée à cet effet est de 16%, soit 655.566 contrats à fin décembre 2016.