Pour avoir violé, ainsi que ses deux complices, une jeune fille à Kasbat Tadla, devant son petit ami, un jeune voyou a été condamné par la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Beni- Mellal à 10 ans de réclusion criminelle. Cour d'appel de Beni Mellal. Brahim, 22 ans, se tient devant les cinq magistrats de la Chambre criminelle. Ce repris de justice, qui avait purgé une peine de plusieurs mois de prison pour vol qualifié, a quitté l'école depuis belle lurette pour se noyer dans le monde de l'ivresse, le trafic et la consommation de la drogue et la délinquance. “Tu es poursuivi pour constitution d'une bande de malfaiteurs, viol, vol avec menace à l'arme blanche et trafic de drogue“, lui rappelle le président de la cour. Mohamed baisse la tête avant de la relever et nier les charges retenues contre lui. “Je n'ai rien fait, Monsieur le président“, déclare-t-il. Il a affirmé qu'il s'agissait d'un coup monté. Par qui et pourquoi ? Mohamed n'a pas de réponse. Il garde le mutisme. Le président lui demande de répondre sans détours. Il l'a interrogé sur les raisons pour lesquelles, les témoins pointent l'index sur lui et ses complices. Qui sont ses complices et qu'est-ce qu'ils ont perpétré ? Ils étaient trois amis. Mohamed et deux autres jeunes hommes, âgés d'une vingtaine d'années. Ils ont tous quitté tôt l'école et se sont jetés dans la délinquance. Ils boivent, consomment du haschich et des comprimés psychotropes. Pour se procurer de l'argent, ils sont devenus pickpockets. Et c'est donc ce monde de la délinquance qui les a réunis pour constituer une bande, une association de malfaiteurs à tout faire ; voler, agresser, cambrioler, vendre du haschich et des comprimés psychotropes, se soûler, se droguer…. Ils n'avaient aucune pitié envers leurs victimes, qu'ils menaçaient avec des couteaux et des gourdins. Ils étaient le plus souvent sous l'effet de la drogue. “Qu'est-ce que vous avez fait, tous les trois, le soir du samedi… ?“, demande le président de la cour à Mohamed qui se tient seul au box des accusés. Et effectivement, il a déclaré qu'il n'était pas en leur compagnie. “J'étais chez moi“, répond-il. Le procès-verbal consigné par la police révèle que le trio était sous l'effet de la drogue quand ils ont remarqué un jeune homme du quartier Aït Omar, à Kasbat Tadla, qui rentrait chez lui en compagnie de sa maîtresse, âgée de dix-huit ans. Ce couple a préparé la table et le lit pour passer ensemble une belle nuit. Les trois voyous se sont réfugiés dans un coin du quartier pour fumer quelques joints et planifier leur crime. Une heure plus tard, ils ont commencé l'opération. Tous les trois se sont plantés devant la porte de la maison du jeune homme, accompagné de sa maîtresse. L'un d'eux a frappé à la porte. Un coup, puis deux et la porte s'est ouverte. Le trio l'a poussée violemment et le jeune homme qui est derrière est tombé par terre. Il a tenté de se relever. Mais l'un du trio l'a poussé une fois encore pour qu'il s'affaisse de nouveau. Mohamed et ses deux complices ont immobilisé le jeune homme et l'ont menacé de meurtre s'il demande du secours. Ils sont entrés ensuite dans la chambre et ont ordonné à la jeune fille de se déshabiller. Elle a obtempéré sous la menace de l'arme blanche. Et ils l'ont violée à tour de rôle. Avant de partir, ils ont délesté le jeune homme de tout ce qu'il portait sur lui. Alertés, les éléments de la police ont entamé un ratissage dans les quatre coins de Kasbat Tadla pour mettre la main sur Mohamed. Ses deux complices sont restés en cavale jusqu'à la semaine dernière quand le deuxième élément de la bande a été épinglé. Le troisième élément court toujours. En attendant son arrestation et l'ouverture du procès du deuxième membre de la bande qui vient d'être arrêté. La Chambre criminelle de Beni Mellal a condamné Mohamed à 10 ans de réclusion criminelle.