La cinquième convention-cadre du Crédit Agricole s'est tenue le vendredi 10 décembre à Casablanca. L'institution, qui développe le concept de «trois banques en une», cible trois segments différents. La cinquième convention des cadres du Crédit Agricole, tenue le vendredi 10 décembre, intervient sous de bons auspices : d'une part, une situation comptable relativement intéressante, et, d'autre part, une forte évolution des dépôts par rapport aux autres ressources, une nette amélioration du PNB suivie d'un accroissement proportionnel du RBE. Autant d'éléments favorables à une réflexion de fond quant à l'avenir. Le cap a été résolument mis sur l'année 2008. Deux priorités ont été retenues en raison de leur importance dans le processus de production des résultats, à savoir le système de gestion et la fonction commerciale. Des axes ont été définis. Les objectifs majeurs du Crédit Agricole passent, outre par la rentabilité, par la mission de service public et la sécurité. Dans cette optique, l'activité de la banque continuera toujours à s'impliquer dans le financement de l'agriculture marocaine viable. La banque enrichira ses activités par la couverture de trois marchés, selon la formule «3 banques en une ». Il s'agit des Petites et moyennes entreprises agricoles, des marchés des professionnels et des particuliers ainsi que des marchés des filières agro-alimentaires. Le positionnement stratégique du Crédit Agricole sur le marché de la PMEA répond avant tout à un besoin de financement de ces derniers. Car, aujourd'hui, malgré les efforts consentis, il est à noter une diminution du financement dédié à ces types d'entreprises. La diminution des caisses locales du fait de l'urbanisation rend la présence de l'institution indispensable. La PMEA reste une clientèle relativement exigeante et pour laquelle l'expérience du CAM dans le domaine ne sera pas de trop. Sur le plan interne, l'évolution de la banque agricole se fera vers une meilleure culture d'entreprise et la professionnalisation. La mise en place des outils de gestion, l'adoption des standards et normes de la place, la conformité aux règles prudentielles, notamment à celles de Bâle II, sont autant de préoccupations et d'objectifs à atteindre. . Pour 2008, le Crédit Agricole vise le financement de 300 000 PMEA solvables contre 50 000 aujourd'hui. Un même nombre de PMEA sera financé dans le cadre de la convention Etat-Crédit Agricole et quelque 100 000 autres dans le cadre du micro-crédit. Face aux risques élevés que représente le segment des PMEA, la banque entend utiliser le système du scoring. Une carte régionale de financement avec l'identification des risques agricoles majeurs et suivi du déroulement des campagnes sera ainsi mise en place. L'évolution de l'accessibilité aux PMEA se fera au rythme de 20 nouvelles caisses locales et 20 agences mobiles par an. Le marché porteur des filières agroalimentaires, venant dans le prolongement de la PMEA, connaît aujourd'hui une présence timide du Crédit Agricole. La donne sera corrigée et le CAM entend augmenter son offre sur ce créneau à une moyenne annuelle de 7,5%. Les filières agroalimentaires présentent un profil de risque plus favorable et donc une possibilité de diluer le risque global de l'établissement. Sur l'amont agricole, il s'agit, pour le Crédit Agricole, de consolider sa position pour atteindre une position de leader. Concrètement, le CAM veut atteindre 210 000 exploitations agricoles, 2 000 entreprises agroalimentaires et 500 entreprises situées en amont et aval. Compte tenu de ces objectifs, les créances saines se hisseront à 12,9 milliards en 2008 contre 8,1 milliards actuellement. Côté commercial, les maîtres mots de la direction du Crédit Agricole restent le ciblage et l'agressivité. Tous les moyens seront mis en œuvre pour atteindre ces objectifs, dont une offre produit adaptée et conforme aux exigences de qualité de la clientèle ciblée. S'agissant du marché des particuliers et des professionnels, l'offre sera orientée vers les crédits immobiliers, l'épargne, la monétique et la banque assurance. Objectifs d'ici 2008 : une collecte de ressources au meilleur coût pour atteindre une part de marché de 6,5% contre 4,9% actuellement.