Le Crédit agricole vient de procéder à une augmentation de capital. La CDG/BNDE a repris 4,2 millions d'actions pour un total de 750 millions DH, alors que le groupe MAMDA/MCMA a acquis 7% du capital pour 350 millions DH. L'Etat a pour sa part déboursé 1 milliard DH pour couvrir les dettes des 100.000 petits agriculteurs. La dernière ligne droite du processus de restructuration du Crédit Agricole du Maroc vient d'être franchie avec la tenue d'une assemblée générale extraordinaire la semaine dernière présidée par le Premier ministre, Driss Jettou. A l'ordre du jour de cette réunion, une augmentation de capitale de l'institution financière à 2.820.512.800 DH et qui entre dans le cadre de la mise à niveau financière de la banque. Visée par l'assemblée, cette recapitalisation se décline sur deux volets. La première augmentation est réservée au groupe CDG/BNDE qui a repris 4,2 millions d'actions du Crédit Agricole, avec une valeur unitaire de 170 DH. Le montant de cette première opération est de l'ordre de 750 millions DH. La deuxième recapitalisation concerne le groupe MAMDA/ MCMA qui a repris 7% du nouveau capital du Crédit Agricole pour un total de 350 millions DH. Le montant global, 1,1 milliard DH, a été entièrement souscrit et libéré le 22 décembre 2005, et ce sur la base d'une valorisation du CAM de 5 milliards de dirhams. L'assemblée générale extraordinaire, à laquelle ont assisté les responsables de la banque ainsi que Mohand Laenser, ministre de l'Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes, a en outre approuvé une seconde augmentation de capital, réservée cette fois-ci à l'Etat. D'un montant total d'un milliard DH, cette somme sera libérée en tranches, la première avant mars 2006 et la dernière avant mars 2008. Cette seconde augmentation de capital vise à accompagner la décision de l'annulation des dettes de 100.000 petits agriculteurs en situation de précarité, pour un montant de 3 milliards de dirhams. Décision prise il y a quelques mois pour permettre à cette frange des agriculteurs de mieux supporter la succession des campagnes agricoles en demi-teinte. A l'ordre du jour également de cette assemblée générale extraordinaire, l'examen et l'approbation du principe et des modalités de l'absorption de la BMAO ainsi que du principe des conditions et des modalités de l'augmentation du capital social du Crédit Agricole du Maroc. Ainsi, les actionnaires ont approuvé la convention de fusion qui leur a été soumise et ont décidé la fusion par voie d'absorption de la BMAO. Décision qui a, en outre, été prise de transmettre universellement le patrimoine de cette dernière au Crédit Agricole, et ce dans les conditions proposées par le directoire. Ces différentes mesures ont comme objectif de permettre à cette institution financière de jouer pleinement son rôle d'accompagnement des différentes politiques agricoles de l'Etat, le Crédit Agricole étant avant tout une banque au service des agriculteurs. Elles permettront ainsi «une mutation de cette banque, dans le strict respect de la réglementation prudentielle, et partant, le renforcement de son rôle tant pour l'économie nationale que pour le secteur agricole et le monde rural», comme le précise un communiqué rendu public par la Primature. Enfin, et avec une situation financière assainie, le Crédit Agricole pourrait se permettre de développer les autres métiers de la banque et des finances, avec une politique axée sur la performance.